Au cours d’une réunion commune entre le bureau politique et le bureau fédéral du PAM, tenue dimanche dernier, le Secrétaire général, Hakim Benchamach, a lancé une bombe qui risque de désintégrer son parti. Il a ainsi révélé qu’il disposait d’un enregistrement audio contenant des menaces de mort à son encontre et contre des dirigeants proches du courant qu’il dirige. «J’espère que le contenu de cet audio n’est pas vrai», a ajouté le patron du PAM. Car, poursuit-il, il comporte de graves propos qui nuisent aux institutions du parti et qui visent son intégrité physique et celle d’un dirigeant qui préside un organe du PAM. Selon certaines sources, cet enregistrement vocal sera transmis à la justice afin de diligenter une enquête sur le degré de gravité de ces menaces proférées par une personne lors d’une réunion dans un hôtel à Tanger.
Il faut rappeler que la ville du Détroit avait abrité plusieurs réunions dans des hôtels classés financés par l’un des grands électeurs originaires du Nord. Dans un communiqué commun, le bureau politique et le bureau fédéral ont indiqué que les réunions tenues par la commission préparatoire du «Courant de l’avenir» n’ont «aucune légitimité et que ses travaux ne reposent sur aucune base juridique». Le communiqué va jusqu'à demander l’ouverture d’une enquête sur les sources de financement de ces réunions qui se font en dehors des règles de la gestion comptable et financière auxquelles sont soumis les partis politiques. Les deux bureaux politique et fédéral s’interrogent sur les parties «qui ont intérêt à dépenser tout cet argent pour détourner la volonté des militantes et des militants, tout en ternissant l’image du parti au sein de la sphère politique nationale».
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mardi 10 septembre, que le communiqué souligne que «ces agissements ne visent pas seulement le Secrétaire général du PAM, mais s’attaquent aux institutions et au projet du parti. Du coup, ajoute la même source, les militantes et les militants vont «s’opposer à toutes les tentatives qui visent à kidnapper le parti». Les deux bureaux politique et fédéral ont décidé de tenir une session extraordinaire du Conseil national, conformément aux dispositions de l’article 34 du statut du parti. La date et l’ordre du jour des travaux de cette session seront fixés dans les prochains jours. Par la suite, le bureau fédéral a tenu une réunion au cours de laquelle il a décidé de mettre en œuvre l’article 70 du statut qui le mandate à gérer les périodes transitoires.
Ce mandat lui permet de nommer temporairement des coordinateurs régionaux pour remplacer les postes vacants dans les secrétariats régionaux. Ainsi, plusieurs responsables ont été nommés à la tête des régions de Casablanca-Settat, Marrakech-Safi, Rabat-Salé-Kénitra, Laâyoune-Sakia El Hamra, Drâa-Tafilalet et Souss-Massa. Le bureau fédéral a décidé de geler l’adhésion du Secrétaire régional du parti dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et de transmettre son dossier à la commission nationale d’arbitrage et d’éthique. Par ailleurs, le Secrétaire général du parti, Hakim Benchamach, a décidé de transmettre à la justice le dossier concernant près de 40 millions de dirhams détournés lors de la campagne électorale.