Les deux courants opposés à l’intérieur du PAM ne semblent pas près d'enterrer la hache de guerre. Bien au contraire, ils affûtent leurs armes pour une nouvelle guerre de positions qui va se dérouler au sein du Parlement. A l’approche du renouvellement des structures de la Chambre des représentants prévu pour début avril, chacun des deux antagonistes veut tester sa capacité de frappe pour s'accaparer le plus grand nombre de postes parlementaires. Une étape qui précède celle de la réunion du conseil national (fin avril) où sera constituée la commission préparatoire du congrès, dont la tenue est prévue avant la fin de l’année. Certains dirigeants ont indiqué que la dernière réunion du bureau politique s’était déroulée dans un climat tendu qui a mis à nu des divisions profondes au sein du PAM. La tension était telle que le secrétaire général, Hakim Benchemass, a quitté la salle en menaçant de présenter sa démission. Une menace qui n’a pas empêché Larbi El Mharchi de diriger un courant constitué par la majorité des membres du bureau politique. On y trouve notamment l’ancien secrétaire général du PAM, Mohamed Cheikh Biadillah, le membre du HACA Mohamed Maazouz, l’ancien député Samir Belfkih et la porte-parole du parti, Khadija Al Kor. Dans le courant opposé dirigé par Ahmed Akhchichen, on trouve Abdellatif Ouahbi, la présidente du conseil national Fatima Zahra Mansouri, le président du conseil fédéral Mohamed El Hamouti, ainsi que Aziz Benazzouz, le président du groupe parlementaire à la Chambre des conseillers. Ce dernier s’est rallié à El Hamouti après avoir demandé que la lumière soit faite sur les milliards récoltés lors des dernières échéances électorales.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du jeudi 21 mars, que Larbi El Mharchi a déclaré, lors de la dernière réunion du bureau politique, qu’il avait décidé d’entrer en guerre contre le courant d’Akhchichen. Il s'est d'ailleurs, avant cela, attaqué violemment à Benchemass qu’il a qualifié du «plus faible secrétaire général qu’a connu le PAM». Le leader de ce courant a demandé à revenir sur tous les accords précédents qui ont réintégré certains noms dans les organes dirigeants du parti lors de ce qu’on a appelé la «transaction du 5 janvier». Il s’agit de Fatima Zahra Mansouri, Ahmed Akhchichen et Mohamed El Hamouti, qui ont été investis de nouvelles fonctions. Lors de leur intervention, El Mharchi, Maazouz, Belfkih et El Kor, ont tous demandé la suppression de tous les postes créés sur mesure pour les membres précités du courant opposé. Les campagnes de soutien pour la répartition des postes parlementaires ont commencé la semaine dernière. El Mharchi et Akhchichen ont déposé leurs listes de candidats à la présidence du groupe parlementaire, au bureau de la Chambre des représentants, ainsi qu'à la présidence des deux commissions de l’Intérieur, la justice et la législation.
Dans une tentative de décanter cette crise, Benchemass a tenu une réunion avec les membres du bureau fédéral qui ont signé une pétition pour provoquer une réunion de cette instance dirigée par El Hamouti. Selon certaines sources, ces pétitionnaires, proches du courant El Mharchi, demandent à savoir ce qu'il est advenu de la somme de 170 millions de dirhams récoltée au cours des élections législatives. Ils réclament, en outre, de faire la lumière sur la somme de 45 millions de dirhams qu’aurait laissée El omari dans les caisses du parti après son départ et qui était destinée à la construction du nouveau siège du PAM.