De décision en riposte, les deux clans adverses du PAM poursuivent leur guerre intestine. La dernière bataille a été livrée à Agadir, samedi 15 juin. La présidence contestée du comité préparatoire du 4e congrès, soutenu par près d’une centaine de membres, a décidé de tenir sa deuxième réunion dans la capitale du Souss. En marge de cette rencontre, un meeting populaire a également été organisé avec la participation de plus de 2.000 militants.
D’après le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte l’information dans son édition du lundi 17 juin, cet événement a également connu un accrochage entre les membres des deux clans. Celui de Benchamach, le secrétaire général, représenté par une quarantaine de militants, a effectivement essayé d’entraver la tenue de cette réunion, mais il en a été empêché. Les deux parties ont eu une altercation à l’entrée de la salle, mais les organisateurs ont fini par imposer l’ordre. L’évènement a, en outre, été précédé par une bataille juridique, remportée également par le clan anti-Benchamach.
«Nous n’avons plus rien à cacher. Il y a des conflits internes. Il y a également plusieurs clans qui s’affrontent et leurs différends ne sont aucunement motivés par des idées ou des positions politiques», commente notamment le secrétaire régional Mohamed Ouadmine, récemment démis par la direction du parti, cité par Al Ahdath Al Maghribia. «Ceux qui s’accrochent à leur poste combattent le changement et le rajeunissement, au point de mettre en cause la légalité du comité préparatoire dûment institué par le Conseil national, qui est l’unique organe décisionnel du parti», a notamment souligné le responsable régional du PAM.
Pour sa part, Abdellatif Ouahbi, député de Taroudant et l’un des détracteurs les plus en vue du secrétaire général, a laissé entendre que l’avenir du parti sera meilleur quand son clan aura accédé aux commandes. Le «mouvement de réforme» qu’il mène avec ses camarades, dit-il, a pour objectif de «refonder un parti démocratique moderniste qui n’a aucun ennemi parmi les formations politiques du pays». «Nous n’avons pas de lignes rouges, assure-t-il, nous tendrons notre main à toutes les formations politiques pour le bien de notre pays.» Dans un élan d’enthousiasme, l’ancien chef du groupe parlementaire a annoncé que «l’ère des opportunistes et des arrivistes est révolue, il est temps de rendre des comptes. Le PAM sera nettoyé et il deviendra, sinon la première, du moins la deuxième force politique du pays».
De son côté, Said Dour, député de Chtouka-Ait Baha, également cité par Al Ahdath Al Maghribia, a noté que l’action des deux groupes parlementaires n’est pas affectée par les tiraillements. De même, note-t-il, le PAM continue de disposer de toutes ses structures et continue à être soutenu par ses militants et ses sympathisants. «Ce qui se passe à Casablanca et Rabat n’affecte par la solidité du PAM au niveau des régions», conclut-il.
Bref, relève le quotidien, le comité préparatoire a mené à terme les travaux de sa deuxième réunion, malgré une tentative, au demeurant non aboutie, d’en faire interdire la tenue par décision judiciaire. Il a élu Fatima Hessani en tant que vice-présidente pour seconder Samir Goudar. L’ancien challenger de Hakim Benchamach, Mohamed Soloh, a été, lui, désigné rapporteur général. Le comité n’a par contre pas encore fixé une date pour le congrès, souligne le quotidien.
Dans le clan adverse, le secrétaire général n’a pas tardé à réagir à cette démarche organisationnelle contestée. Il a parlé, entre autre, de «dérapages organisationnels sans précédents». Pour lui, l’appel à la tenue de cette réunion ne repose sur aucun fondement légal. Ses décisions ne sont donc pas légitimes au vu des dispositions des statuts et du règlement interne du parti.
Amyne Asmlal