En retrait depuis l’éclatement de la dernière crise au PAM, la présidente du conseil national, Fatima Zahra Mansouri, sort de son silence. Elle vient de rejeter en bloc les dernières décisions du secrétaire général, tout en mettant en garde contre l’effondrement du parti. Attaquent ouvertement Hakim Benchamass sans le nommer, la «Numéro 2» du parti rejette notamment «le gel arbitraire et abusif des fonctions de membres fondateurs, responsables et militants du parti», rapporte le quotidien Al Massae dans sa livraison du jeudi 30 mai. Elle rejette également «les pressions exercées sur les militants pour les forcer à prendre des positions indiquées», et «l’abus de pouvoir au sein du parti pour imposer des décisions qui ne confortent que certaines relations privilégiées, tout en restant loin de l’intérêt commun à tous les militants».
La présidente du conseil national s’est, de même, dite étonnée, poursuit le quotidien, que le parti en soit réduit à débattre des personnes au lieu des idées et des projets, au point de recourir à la diffamation, aux insultes et à l’échange de viles accusations. Fatima Zahra Mansouri, qui vient de rendre publique sa position via un communiqué, diffusé mardi 28 mai, affirme que, «depuis quelque temps, la situation organisationnelle du parti connaît des troubles et des tiraillements malsains qui ont donné lieu à des décisions et à des comportements négatifs». Lesquels décisions et comportements, poursuit la présidente du Parlement du parti, «mèneront inévitablement, s’ils ne sont pas réglés avec la sagesse et la maturité qu’il faut, à l’effondrement du parti».
Relevant que le PAM occupe désormais une place remarquable sur l’échiquier politique et qu’il est même arrivé à s’imposer en tant que force électorale et de proposition, son projet de société ayant été à la fois ambitieux et adapté à la situation du pays, la présidente du conseil national regrette néanmoins que «les erreurs organisationnelles successives, la course au pouvoir sans conscience de l’appartenance collective au parti, les dépassements des appareils du parti sous couvert de calculs personnels», entre autres, « aient fait sombrer le parti dans un feuilleton guère honorable d’erreurs successives ».
Ce faisant, la présidente du parlement du parti rejette «toutes les manœuvres ayant pour but de perturber la décision du conseil national pour la tenue du congrès national dans les délais prévus». Elle dénonce tout autant, souligne Al Massae, «les règlements de comptes immoraux» et «le dépassement des règlements des appareils et instances au parti».
Malgré cela, la présidente du conseil national se dit confiante et espère que le parti pourra recouvrer sa santé et reprendre ses forces, pourvu que l’on privilégie la sagesse et qu’on fasse entendre la voix de la raison, et ce en renonçant aux petits calculs personnels. Elle se dit même prête à soutenir toute initiative en ce sens, émanant de qui que ce soit, pourvu qu’elle soit sérieuse et crédible. «Je tiens au parti et à l’ensemble de ses compétences, mais je tiens encore plus à un parti uni où les règles, les appareils et les décisions sont respectés», affirme-t-elle à ce propos.