Le compte à rebours a commencé pour le prochain congrès du PAM qui signera la fin du règne de Hakim Benchamas. Ce dernier s’est d’ailleurs montré résigné face à ses opposants lors de la tenue, samedi dernier, de la réunion de la commission préparatoire. Les membres de cette commission présidée par Samir Koudar ont fixé la date de la tenue du quatrième congrès du parti au 7 février prochain. Des retrouvailles qui ont lieu après que les deux courants opposés du parti ont signé l’armistice et déposé les armes de la divergence.
La réconciliation semble toutefois fragile, au vu des propos tenus par des adversaires qui cachent à peine leur scepticisme. Benchamas, le secrétaire général, a ainsi semblé contrarié par la proximité de la date retenue pour le congrès et a tenu à le faire savoir, de manière subtile toutefois: «La bonne préparation du congrès est d’une importance cruciale pour l’avenir du parti. Il ne faut pas que la réconciliation soit une manœuvre car, en cas d’échec, le coût sera trop lourd à supporter. Il faut donc respecter les opinions des uns des autres et montrer plus de solidarité et de tolérance».
Autant dire que le patron du PAM reste sceptique, bien qu’il ait appelé à tourner la page des désaccords et à privilégier l’intérêt du parti. «Plus que tout autre parti, le PAM est à même de procéder à la réforme de la scène politique nationale. Sinon, l’offre politique conservatrice dominera la sphère politique nationale durant sept ans», déclarera-t-il. De son côté, le président de la commission préparatoire, Samir Koudar, a déclaré que les dirigeants du parti s’étaient mis d’accord pour dépasser leurs divergences.
Koudar a souligné, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du lundi 6 janvier, que la réunion de la commission préparatoire constituait la première épreuve pratique dans le processus de réconciliation. L’opposant farouche de Benchamach a, par ailleurs, indiqué que la commission allait fixer la date de présentation des candidatures pour le poste de secrétaire général, afin que les postulants puissent mener leur campagne électorale. Il n’aura d’ailleurs pas fallu longtemps à certains dirigeants du parti pour annoncer leur candidature. C’est le cas, notamment, de l’ex-patron du PAM, Mohamed Cheikh Biadillah. Selon certaines sources, ce dernier, soutenu par le courant Benchamas, est présenté comme le candidat du compromis contre le «courant de l’avenir».
Au sein de l’opposition interne, c’est Abdellatif Ouahbi qui a exprimé son intention de briguer le poste de secrétaire général, tout comme Salaheddine Abou Ghali, le secrétaire régional du parti dans la région de Casablanca-Settat. Ouahbi ne s’est pas départi de son esprit offensif et a déclaré que le PAM avait rompu avec la période du candidat du compromis, le parti soutenant la concurrence positive entre les candidats. La candidat Biadillah n’est pas du même avis puisqu’il réaffirme que le compromis est propre à la démocratie. Mais le bouillonnant Ouahbi lui a rétorqué que le PAM avait dépassé sa crise interne après une autocritique et des discussions approfondies qui mettent désormais hors jeu tout candidat du consensus.