Des élus du PJD et membres du Mouvement unicité et réforme (MUR), son bras idéologique, ont été pris la main dans le sac. La police enquête actuellement sur des bons de commande au nom de la commune de F’nideq qui se sont retrouvés chez un grossiste de produits alimentaires dans le quartier Aghettas à Tétouan, comme le rapporte le quotidien Al Akhbar dans sa livraison du week-end des 30 et 31 mai.
C’est ainsi, écrit le quotidien, que les services de la police judiciaire relevant de la préfecture de police de Tétouan ont interrogé, jeudi, sur ordre du Parquet compétent, le député PJD de M’diq-F’nideq, Mohamed Karrouk. Entre autres griefs, le parlementaire islamiste est accusé d’utiliser les paniers alimentaires distribués aux personnes affectées par la crise de Covid-19, pour reconstituer la base électorale de son parti dans la région.
Le député islamiste, également président de la commune de F’nideq, doit aussi s’expliquer sur la question des bons de commande mentionnés plus haut. La police voudrait savoir, entre autres, qui a remis ces bons au commerçant en question, pourquoi ce même commerçant détient des créances, prouvées par des factures, sur la commune de F’nideq et comment ces dettes vont être honorées.
En clair, souligne le quotidien, il s’agit bien du détournement d’une opération de soutien aux familles démunies, financée par la commune, à des fins électorales. Ce qui revient à utiliser des deniers publics à ces mêmes fins. D’après des sources citées par le quotidien, après avoir été entendu par les officiers de la police judiciaire, le parlementaire a signé les PV d’écoute qui vont être transmis au Parquet pour des investigations élargies. Les mêmes sources affirment d’ailleurs que l’enquête devrait s’étendre à d’autres membres du PJD qui ont été surpris en train de distribuer des denrées alimentaires sans avoir, au préalable, cordonné avec les autorités locales et à leur insu.
Par ailleurs, rapporte le quotidien, une brigade conjointe des forces de l’ordre a saisi des quantités importantes de produits alimentaires au siège local du PJD à F’nideq. Ces produits alimentaires ont été stockés dans le local en attendant leur distribution sous forme de paniers alimentaires aux familles vivant dans la précarité. L’objectif, souligne le journal, étant de profiter de la crise que traversent beaucoup de familles à cause de la pandémie du Coronavirus pour gagner la sympathie, et pourquoi pas le vote, des électeurs dans la région.
En outre, d’après le quotidien, ce n’est pas la première fois que des cadres du PJD, au niveau des régions du Nord, se retrouvent aux prises avec la justice. Plusieurs affaires sont, en effet, en cours d’instruction actuellement dans les tribunaux et n’attendent que la fin de l’état d’urgence pour reprendre.