Les membres de la première chambre du Parlement sont loin de se distinguer par leur assiduité. Mais ils abhorrent, plus que tout, les rappels à l’ordre. Un comble. Selon Al Massae, dans sa livraison de ce vendredi 22 mai, le président de la chambre des représentants a, encore une fois, dû se rendre à l'amère évidence. En séance plénière, le 20 mai, le président RNI Rachid Talbi Alami a en effet donné lecture de la liste des députés absents lors de la séance précédente du 15 mai, réservée au vote de plusieurs lois essentielles pour la tenue des prochaines élections, à savoir les lois organiques relatives aux conseils préfectoraux, provinciaux et aux collectivités locales. Résultat des courses: il a égrené près de 150 noms, précise Al Massae, pointant ainsi du doigt plus de 40% des 395 élus que compte cette chambre. Et cela n’a été du goût des «honorables» élus de la Nation qui, dans les rangs de la majorité comme dans ceux de l'opposition, ont protesté contre la démarche de Rachid Talbi Alami qui n’en est d’ailleurs pas à sa première mésaventure du genre. Plusieurs élus ont ainsi haussé le ton pour justifier leur absence à ladite séance par un empêchement de force majeure. Et la réaction la plus virulente est venue des femmes.
Sanctionne-moi si tu peux!C’est ainsi que, rapporte Al Massae, Nouzha Skalli, députée et ancienne ministre PPS (elle a occupé le même poste que Bassima Hakkaoui dans le gouvernement El Fassi), a protesté en affirmant qu’elle était alors en mission aux Etats-Unis où elle a déclaré avoir rencontré, en compagnie d’une autre députée, le Secrétaire américain John Kerry. Une autre députée a fait valoir une excuse d’ordre familial. Nabila Benomar, élue du PAM, a ainsi invoqué la maladie de son mari et son devoir d'être aux côtés de son époux pour l’épauler. «Nous sommes des parlementaires, mais nous restons des êtres humains. Après 37 ans de mariage, est-ce que je n’ai pas le droit d’accompagner mon mari à la clinique?», a-t-elle ainsi vivement lancé à l'assemblée.
Autant d'arguments qui ne semblent pas avoir convaincu le président de la chambre. Rachid Talbi Alami a été jusqu'à menacer de mettre entre parenthèses toutes les mesures prises contre l’absentéisme des parlementaires. Et une nouvelle vague de protestations de s'élever dans l’Hémicycle où, dans un incroyable brouhaha, les députés ont revendiqué l'application des dispositions du règlement intérieur. On n'est pas sorti de l'auberge!