L’état d’urgence sanitaire a contraint le Parlement à réduire le nombre des députés et des conseillers qui assistent aux travaux des commissions permanentes et des séances plénières. Du coup, la deuxième chambre a eu recours au vote électronique à distance pour permettre à tous ses membres de participer à cette opération législative. Une décision qui n’a pas plu au député Omar Balafrej (FGD) qui a accusé le président du Parlement, Habib El Malki, ainsi que le président de la commission des Finances, Abdellah Bouanou, d’avoir violé la Constitution lors du vote de certaines lois.
Le député a souligné que lors d’une réunion de la commission des Finances consacrée au projet de loi relatif au dépassement du plafond des emprunts extérieurs, Bouanou a affirmé que 43 députés avaient voté pour cette loi alors que le nombre de députés présents ne dépassait pas 9.
La même accusation a été adressée au président de la chambre des représentants qui, selon Balafrej, avait annoncé que ce projet avait été approuvé par la majorité de 394 voix exceptée une. Le député du FGD a précisé qu’El Malki n’a pas tenu compte de l’absence du député Mustapha Channaoui (FGD) qui, dit-il, s’il avait été là, aurait voté contre ce projet. Et le parlementaire de l’opposition de marteler que personne n’a le droit de voter à sa place car l’article 60 de la Constitution stipule que le droit de vote est personnel et ne peut être délégué.
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du vendredi 8 mai, que Balafrej a indiqué que le vote électronique à distance existe mais qu’il est confronté à l’absence de volonté de la part de l’Etat mais aussi des parlementaires eux-mêmes. La députée du PJD Amina Maelainine a répondu aux propos de Balafrej en affirmant que cette affaire nécessite des éclaircissements car, dit-elle, ces accusations concernent une institution constitutionnelle qui ne tolère pas le moindre écart. Ce faisant, a-t-elle ajouté, le député Balafrej devrait adresser une lettre au bureau de la chambre des représentants afin d’éclaircir ces accusations qu’elle a qualifiées de «bizarres».