On s’aperçoit assez souvent, lors de la retransmission des débats à la télé, du peu de conseillers qui assistent aux plénières de la deuxième Chambre. Mais peu d’observateurs remarquent que la mort contribue à son tour à « rétrécir » le nombre des membres de cette Chambre. Selon un comptage effectué par nos soins, et à la date du 20 mai dernier, les conseillers sont au nombre de 260 au lieu des 270 recensés avant l’entrée en vigueur de la Constitution du 1er juillet (publiée le 29 du même mois). Ce qui fait une « perte » de plus de 3%. La faucheuse est passée par là depuis! En décembre 2014, Mohamed Douahi (Conseiller élu à Fès-Boulemane) passe l’arme à gauche, Bouchaib Hilali (Doukkala-Abda) est rappelé à Dieu le 10 février 2015, El Houcine Achenkli (Sous-Massa-Draâ) rend l'âme le 4 avril.
Le dernier décès en date remonte au 12 mai avec la disparition de Boujemaâ El Gheddal (Guelmim-Smara). Tous ces conseillers décédés n'ont pas été remplacés. Dans un cas moins dramatique, la Chambre des Conseillers a perdu Driss Merroune, le ministre haraki qui a succédé à Mohand Laenser au département de l’Urbanisme, le mandat d’un élu étant incompatible avec celui de ministre.
Oubliez 1996 !Mais pourquoi ces dix sièges vacants n’ont-ils pas été pourvus comme cela se fait dans ce genre de cas de figure à la Chambre des représentants? La réponse est toute simple : la Chambre des conseillers est toujours régie par la logique de la Constitution de 1996, mais le Conseil constitutionnel a tranché dès le début. Explication : en cas de décès ou autre empêchement, aucun siège vacant ne sera pourvu.
Il faut rappeler que cette Chambre devait être complètement renouvelée en 2012. Mais elle a su résister pendant des années, donnant du fil à retordre au gouvernement Benkirane qui s’y retrouve minoritaire. Mais la deuxième Chambre sera renouvelée le 2 octobre prochain et la loi fondamentale en a drastiquement « rétréci » la composition: nos sénateurs ne seront plus que 120 après ce renouvellement.