La diplomatie marocaine a mis en échec les tentatives de certaines voix hostiles au pays qui voulaient mentionner le dossier du Sahara marocain dans le rapport annuel du Parlement européen sur les droits de l’Homme et la démocratie dans le monde. Selon le journal espagnol El Confidencial, les socialistes espagnols ont joué un rôle essentiel dans ce succès en demandant qu’un amendement déposé par deux membres du Groupe de la Gauche soit voté en deux parties. Un amendement qui demande au Parlement européen d’accorder une attention particulière à la situation des droits de l’Homme dans «les territoires occupés illégalement» y compris la Palestine et, curieusement, le Sahara marocain, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du mardi 5 mars.
Le journal espagnol indique que des dizaines de députés européens ont reçu des lettres d’ambassadeurs marocains les invitant à rejeter l’amendement demandant au Parlement européen «d’accorder une attention particulière à la situation des droits de l’Homme dans les territoires occupés, y compris dans les cas d’occupation prolongée comme la Palestine et le Sahara occidental».
La même source souligne que le vote s’est déroulé en deux parties. Le premier a repris le texte tout en supprimant la phrase «comme la Palestine et le Sahara occidental». Ainsi, 386 députés du Parlement européen ont voté en faveur de la surpression de la référence à la Palestine et au Sahara marocain contre 110 qui ont voté pour son maintien. Le journal El Confidencial considère ce succès comme la persistance de «l’influence» de la diplomatie marocaine en Europe.
Pour contrecarrer cette initiative hostile, l’ambassadrice du Maroc au Danemark, Khadija Rouissi, a envoyé des courriels électroniques aux eurodéputés danois les appelant à rejeter cet amendement infondé. «J’ai entière confiance que vous allez défendre une perspective équilibrée en vous opposant à cet amendement infondé qui fera plus de mal que de bien au moment où les institutions de l’UE et le Maroc déploient de sérieux efforts pour renforcer la confiance et la compréhension mutuelle», a écrit Rouissi.
Ce vote a suscité une forte controverse au sein des eurodéputés du Groupe de la Gauche qui ont dénoncé ce qu’ils ont appelé la «soumission» du Parlement européen aux pressions marocaines, tout en considérant cette décision comme «un recul dans la position de cette institution sur le dossier du Sahara marocain». D’autres eurodéputés ont défendu cette décision en estimant qu’elle contribue à «améliorer les relations entre le Maroc et l’UE».