Le chef du gouvernement Saâd-Eddine El Othmani, par ailleurs Secrétaire général du PJD, a donné une nouvelle fois l’occasion à ses détracteurs de tirer à boulets rouges sur lui. Ce qui a été le cas, lorsqu’il s’est absenté de la séance inaugurale de la session extraordinaire du Parlement, qui a eu lieu lundi dernier. La grogne contre El Othmani était d’autant plus justifiée que plusieurs des ministres du gouvernement s'étaient absentés, ainsi qu’un grand nombre des députés du parti de la Lampe. C’est en tout cas ce qui a fait sortir de leurs gonds les chefs des groupes parlementaires du PAM et de l’Istiqlal.
Dans son édition du mercredi 3 avril, Al ahdath Al Maghribia fait remarquer, dans un premier temps, que l’absence des députés du PJD intervient dans un contexte où l’ancien secrétaire général du parti, Abdelilah Benkirane, qui continue d'ailleurs d’être l’homme fort du PJD pour beaucoup de partisans, a fait une sortie tonitruante où il s’en est directement pris au gouvernement que dirige son propre parti, appelant à sa dissolution. Tout cela sur fond de désaccords entre les partis de la majorité au sujet du projet de loi-cadre de l’éducation et la formation.
Pour les chefs de partis montés au créneau, l’absence du chef du gouvernement et de ses ministres lors de cette session n’est autre qu’une insulte de l’Exécutif au Parlement. D'autant que cette session avait été convoquée par le gouvernement lui-même. Or, les députés ont été les seuls à s’y présenter. Des voix au sein de l’Istiqlal se sont même élevées pour s’interroger sur la capacité du gouvernement à mobiliser le peuple derrière ses actions, alors qu’il n’arrive pas à mobiliser ses propres équipes pour une session parlementaire. Au sein du PAM, on abonde dans le même sens. On déplore en effet l’absence du gouvernement, y compris celle du ministre en charge des relations avec le Parlement, d’une session à laquelle il avait lui-même appelé, ce qui constitue sans nul doute un affront pour l’institution législative et les élus.
Pour Al Ahdath Al Maghribia, cette défection du gouvernement et des élus du PJD n’est en fait qu’une illustration de la crise que vit le PJD après la sortie polémique d’Abdelilah Benkirane qui n’a fait que desserrer davantage les rangs au sein du parti arrivé en tête des dernières législatives et qui dirige le gouvernement depuis deux mandats.