Les salaires jugés trop élevés de nombreux hauts fonctionnaires, leurs indemnités et les autres avantages qui leur sont accordés, refont parler d’eux. Et c’est au Parlement que cette question, objet de discorde, a été soulevée par les groupes parlementaires de la majorité gouvernementale (PJD, RNI, PI, PPS, UC, MP et USFP). En effet, une proposition de loi visant la rationalisation de ces rémunérations et leur plafonnement à 100.000 dirhams a été déposée au bureau de la Chambre des représentants.
Cette proposition de loi a été signée par les présidents des groupes parlementaires du PJD, du RNI, de l’UC, du MP, du PPS et de l’USFP.
Selon le quotidien Akhbar Al Youm, qui rapporte cette information dans son édition de ce vendredi 24 novembre, cette proposition de loi vise à plafonner les salaires des hauts fonctionnaires, à recadrer leurs indemnités et à évaluer les autres avantages dont ils bénéficient pour que la valeur totale de leurs émoluments ne dépasse pas les 100.00 dirhams. L’argument brandi par les députés de la majorité gouvernementale est de soulager le budget de l’État et, partant, de rationaliser les dépenses publiques.
De même, les députés de la majorité ont évoqué la question de mettre un terme à la discrimination qui existe actuellement entre les différentes fonctions au sein de l’Administration publique.
Cette proposition de loi, fait remarquer le quotidien, est intervenue juste après la sonnette d’alarme tirée par la Cour des comptes dans récent un rapport, révélant que la masse salariale du secteur public pèse très lourd sur le budget de l’État.
Cette masse salariale est passée de 75.4 milliards de dirhams en 2008 à 120 milliards de dirhams en 2016, soit une augmentation de 59.2%. Les salaires des fonctionnaires représentent ainsi 11.84% du produit intérieur brut (PIB). A ce propos, le quotidien précise que la masse salariale versée par le Maroc à l’ensemble de ses fonctionnaires est nettement supérieure à celle des autres États, notamment des pays européens.
Cette problématique avait déjà fait l’objet d’une intervention du ministre de l’Économie et des finances, Mohamed Boussaid, qui avait révélé au Parlement que 51% des responsables des établissements publics perçoivent un salaire oscillant entre 25.000 et 45.000 dirhams, tandis que 8% encaissent des salaires dépassant les 100.000 dirhams, dont 4% bénéficient des salaires de plus de 130.000 dirhams par mois, sans prendre en compte les autres avantages et indemnités qui pourraient élever les salaires à 300.000 dirhams par mois.