«S'il vous plaît, ne parlez pas de cette catégorie d’auxiliaires d’autorité, laissez ce dossier entre nous et les mokaddems!». C’est la réponse fournie aux députés, aujourd’hui lors de la séance de questions orales au Parlement, par Mohamed Hassad, ministre de l’Intérieur. Le responsable a été interpellé sur la situation et les conditions de travail de ces auxiliaires que certains qualifient de «yeux et d'oreilles » des autorités.
«Est ce que vous savez, a ajouté le ministre de l’Intérieur, que de nombreux pays ont essayé de copier le modèle marocain des mokaddems, mais sans succès. Laissez nous régler nos différends entre nous».
Comme pour les sapeurs-pompiers, les Forces auxiliaires et autres corps relevant du ministère de l’Intérieur, ce corps de métier (mokaddems et chioukhs) est tenu à une certaine discipline.Quelques manifestations de grogne ont eu lieu au début du Printemps arabe, mais la situation est vite revenue à la normale.
Cependant, il faut dire que, bien avant 2011, mokaddems et chioukhs avaient vu leur situation largement améliorée. Ils étaient, pendant des décennies, des sortes d’occasionnels de l’Etat. Aujourd’hui, ils bénéficient d’un statut, d’une couverture médicale et de facilités d’accès au logement. Le ministère de l’Intérieur leur avait également fourni des moyens supplémentaires pour accomplir leurs missions (téléphones et motocyclettes).
Mokaddems et chioukhs - dans le rural comme en ville, chaque cheikh supervise un groupe de mokaddems -, s’acquittent d’un important travail. Ils sont au début de l’échelle de la collecte du renseignement. L’information brute qu’ils collectent est d’une extrême utilité. Aujourd’hui, le ministère de l’Intérieur compte sur une plus grande implication de leur part dans la lutte contre le terrorisme.C’est pour cela que Mohamed Hassad espère laisser cette petite armée d’auxiliaires de l’Etat loin des surenchères politiques.