Le phénomène de l’absence des ministres lors des séances des questions orales perdure. Ce phénomène est même devenu endémique, et ce en violation des dispositions de la Constitution. La présence, lundi dernier, d’une seule ministre dans l’hémicycle a, encore une fois, suscité l’ire des parlementaires qui ont vivement critiqué les absentéistes. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 19 mai, que les députés considèrent les absences récurrentes des ministres comme «un mépris de cette institution et une tentative de vider de son sens l’exercice parlementaire».
Ainsi, le président du groupe istiqlalien, Noureddine Mediane, s’est dit consterné par l'absence de 24 ministres sur les 25 concernés. Or, la séance hebdomadaire des questions orales, a-t-il ajouté, est une disposition constitutionnelle. Hormis la ministre Jamila El Moussali, aucun membre du gouvernement ne s'est pourtant rendu à cette séance, regrette le député istiqlalien. Il a donc appelé la présidence de la Chambre des représentants à réagir à ce mépris de la Constitution, qui prône la coopération entre les deux institutions exécutive et législative. Car, ajoute-t-il, en faisant si peu de cas des questions des parlementaires, le gouvernement fait fi des problèmes et des préoccupations des citoyens, notamment dans les circonstances difficiles que traverse le pays.
De même, souligne le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, la présidente du groupement parlementaire du PPS, Aicha Lablaq, a indiqué que cette situation n’était pas saine et qu’il fallait remédier au plus vite à ces dysfonctionnements. La députée s’est également demandé comment une séance constitutionnelle, suivie par des millions de Marocains qui attendent des réponses du gouvernement à leurs questions, n’enregistre la présence que d’une seule ministre. D’autant, relève-t-elle, que l’on touche à la fin du mandat législatif et que le gouvernement devrait donc, en principe, s’appliquer à dresser son bilan au Parlement.
Le président du groupe du PJD, Mustapha Ibrahimi, a été plus nuancé dans son intervention, affirmant que d’autres ministres assistent régulièrement aux séances plénières. Le député islamiste a cependant appelé à la convocation de tous les ministres à une séance spéciale consacrée à la discussion du bilan du gouvernement.