Le Parti de la justice et du développement (PJD) continue de prendre ses distances vis-à-vis du gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani. C’est du moins ce que laisse entendre l’intervention de son groupe parlementaire à la Chambre des représentants, lors de la toute première séance mensuelle consacrée aux questions orales sur la politique générale du gouvernement, mardi. C'est le secrétaire général adjoint du parti, Souleimane El Amrani, qui est monté au pupitre pour critiquer le gouvernement à travers un discours virulent.
D’après le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte l’information dans son édition de ce jeudi 25 mai, le secrétaire général adjoint de Benkirane a vivement interpellé Saâd-Eddine El Othmani sur les événements d’Al Hoceima, sur les dysfonctionnements qui affectent l’administration et même sur la question des jeunes du parti, condamnés dernièrement en vertu de la loi antiterroriste pour apologie de l’assassinat de l’ambassadeur russe en Turquie.
«Le gouvernement doit opter pour une approche préventive pour traiter les doléances des citoyens, qui devraient être au cœur des politiques publiques», a martelé El Amrani, pointant du doigt le chef du gouvernement qui est pourtant président du Conseil national de son parti. Sur le même ton, il a invité El Othmani à «activer la mise en place de la charte nationale de la décentralisation administrative pour permettre au citoyen de régler ses problèmes au niveau local».
De même, le secrétaire général adjoint du PJD a-t-il exploité le thème de la séance (la moralisation de la vie publique) pour évoquer la question des jeunes du PJD, condamnés pour apologie du terrorisme, en dénonçant leur procès.
Enfin, le leader du PJD a orienté ses foudres vers le PAM pour le diaboliser et lui imputer la responsabilité des événements d’Al Hoceima et du mouvement du 20 février, avant de rappeler que la participation du PJD à ce gouvernement a été dictée par les intérêts suprêmes de la Nation.