On s’attendait à ce que le sujet fasse débat même au sein du Parlement. Mais que cela se transforme en une véritable cacophonie, cela était moins prévisible. La séance de présentation par le ministre de l'Education nationale, Chakib Benmoussa, de son projet de plafonnement de l’âge de recrutement des enseignants devant les membres de la commission de l’éducation, de la culture et de la communication au sein de la première chambre a été marquée par de vives tensions entre députés, au point où le président de cette commission a dû signer une première dans les annales du parlement, menacer un député d’expulsion manu militari.
Le député en question n’est autre que le PJDiste Abdessamad Haiker. Dans son édition du vendredi 3 décembre, Assabah relate les détails de ce qui s’est passé lors de cette réunion. Tout se déroulait dans un climat plutôt serein, jusqu’à ce que le député PJDiste demande la parole une deuxième fois après l'avoir prise pendant 15 minutes en sa qualité de président du groupe parlementaire du PJD. Quelque temps plus tard, il a de nouveau réclamé la parole, en faisant cette fois-ci valoir sa casquette de simple député. Ce stratagème pour s’accaparer plus de temps de parole, le député y avait déjà eu recours au sein de la Commission de l’intérieur. Des parlementaires présents, notamment ceux du RNI, ont alors protesté, ce que Addi Chajri, qui préside la commission de l’éducation, de la culture et de la communication, a conforté en empêchant le parlementaire PJDiste de prendre la parole.
D’après Assabah, c’est à partir de là que la tension est montée d’un ton. Le président de la commission a, en effet, commis la maladresse de menacer de faire sortir Abdessamad Haiker de la salle de recourir à la police. Ces paroles ont alors fait sortir de leurs gonds les soutiens du parlementaire du PJD qui ont rappelé à Addi Chajri qu’aucun des articles du règlement intérieur du parlement n’autorise le recours aux forces de l’ordre pour empêcher un député de parler.
Les sources du quotidien évoquent l’étonnement de plusieurs parlementaires présents face aux propos d’Addi Chajri. Pour eux, il aurait suffi de suspendre la séance 5 minutes et de consulter les représentants de chaque groupe parlementaire afin de mettre fin aux tensions provoquées par Abdessamad Haiker. Au lieu de cela, la réaction du président de la commission n’a fait que les attiser davantage.
Les mêmes sources pensent que le bureau de la Chambre des représentants va prendre ce dossier en main et le discuter lors de ses prochaines réunions avec les présidents des groupes parlementaires.