Le ministère de l’Intérieur a refusé la proposition soumise par certains parlementaires, à la Chambre des représentants, pour l’octroi de subventions aux organisations de jeunesse (Chabibas) des partis politiques. Le département de Laftit considère que le financement de ces organisations parallèles est une affaire interne qui concerne chaque formation politique. D’autant, ajoute-t-il, qu’il n’existe pas de conditions juridiques pouvant, comme pour les subventions accordées aux partis, justifier ce financement. Car cette aide aux partis, poursuit le même département, est essentiellement fondée sur «des critères objectifs qui s’appuient sur les résultats officiels des dernières élections législatives de la Chambre des représentants».
Il faut préciser que des députés avaient présenté, en novembre 2019, une proposition pour amender l'article 31 de la loi organique relative aux partis politiques, dans le but de consacrer une subvention aux chabibas. Cet amendement, proposé par le groupe parlementaire du PPS, permettrait à ces organisations de bénéficier d’une subvention à l’instar de celles qu’accordent, conformément au dahir de 1958, les collectivités locales aux associations.
Dans son édition du mercredi 4 mars, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que, pour appuyer cette proposition, les députés du PPS se sont référés au discours royal prononcé lors de l’ouverture de la première session de la troisième année législative de la dixième législature. Ils ont évoqué le paragraphe où le souverain avait relevé que l’institution royale veillait à accompagner les formations politiques et à les inciter à renouveler leurs méthodes de fonctionnement, afin de rehausser le niveau de l’action partisane et la qualité de la production législative et des politiques publiques. Les députés qui ont déposé cette proposition de loi considèrent que «la majorité des organisations de jeunesse des partis trouvent des difficultés à financer leurs activités et restent tributaires des aides et des campagnes de collecte de dons».
Par ailleurs, le ministère de l’Intérieur a répondu à l’appel du roi Mohammed VI pour l’augmentation des subventions publiques accordées aux partis. Une partie de ce financement devra toutefois être réservée aux compétences employées par les partis. Le département de Laftit a d’ailleurs demandé aux dirigeants des partis politiques de lui faire part de leurs propositions.