Alors que tous les Marocains sont préoccupés par l’évolution du Coronavirus, les dirigeants du PAM ont la tête ailleurs. Leur souci du moment est de savoir qui présidera à la destinée de leur groupe parlementaire à la première Chambre. C’est ainsi que le nouveau secrétaire général, Abdellatif Ouahbi, a décidé subitement, à la veille de l’ouverture de la session du printemps, de relever Mohamed Aboudrar de ses fonctions de chef du groupe parlementaire, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghrebia dans sa livraison du week-end des 11 et 12 avril.
Ce limogeage a été décidé, insiste le nouveau patron du PAM, en concertation avec certains membres es-qualité du bureau politique, cette instance n’ayant pas encore été légalement constituée. Pour le justifier, le patron du parti évoque des décisions que le chef du groupe parlementaire aurait prises de manière unilatérale, sans pour autant préciser lesquelles. Ce dernier ne s’est pas laissé faire. Il a répondu que celle-ci relève de l’absurde. La décision en elle-même, explique-t-il, est aberrante surtout dans les circonstances actuelles.
C’est également une décision sans aucun fondement légal, puisque la lettre de décharge envoyée par le secrétaire général du parti au président de la Chambre n’a aucune valeur légale. Tout le monde le sait, rappelle Mohamed Aboudrar, c’est le groupe parlementaire qui est le seul habilité à désigner son chef. Cela, explique-t-il, le président de la Chambre le lui a d’ailleurs confirmé au téléphone. De ce fait, souligne Mohamed Aboudrar, et en attendant une décision contraire du groupe parlementaire, il continuera à assumer ses charges de chef du groupe.
Citant un dirigeant du parti, le quotidien affirme que ce débarquement n’a rien à voir avec un quelconque écart de conduite de sa part. Cela fait partie du «partage du gâteau» après l’arrivée d’une nouvelle équipe aux commandes du parti. Le poste de chef du groupe parlementaire fait partie du partage du butin. Dans la nouvelle configuration, ce poste devait naturellement revenir à un proche du patron du parti. Cela d’autant, précise le quotidien, que le député Rachid Elabdi qui a été mandaté par le secrétaire général pour coordonner, temporairement, l’action du groupe est un proche de la présidente du conseil national. Cette fonction est, en plus, vue comme une compensation de la perte de son poste au sein du bureau de la Chambre.
Les mêmes sources, citées par e journal, affirment que la tentative d’Abdellatif Ouahbi de contrôler tout ce qui a trait au groupe, y compris ses finances et les recrutements qu’il est amené à faire, l’a mis en conflit avec le chef du groupe. Ce qui, d’après le quotidien, ne manquera pas de raviver les tensions au sein du parti. Cela d’autant que la nouvelle direction s’était engagée depuis le début à ne pas toucher aux postes de chef des deux groupes parlementaires. Aujourd’hui, le groupe est divisé par l’onde de choc. Une partie des députés n’a pas hésité à apporter un soutien franc et immédiat à Mohamed Aboudrar.