La guerre des déclarations à distance entre les dirigeants du RNI et du PJD s’est transformée en confrontation directe, au début de cette semaine, à la Chambre des représentants.
Les hostilités ont commencé après que le groupe parlementaire du PJD a adressé une question orale à la ministre déléguée chargée de la Transition numérique, Ghita Mezzour, sur le recul du Maroc dans le classement dans l’indice de perception de la corruption (IPC).
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, ce mercredi 28 juin, que le député du RNI Lahcen Saadi a accusé le PJD de «corruption morale» en réaction à l’intervention de la députée du PJD Hind Bennani Rtel, qui a imputé au gouvernement la responsabilité de la perte de 7 places, en une année, dans le classement IPC.
La députée islamiste a expliqué ce recul par «l’atteinte à la démocratie par l’achat des consciences lors des élections du 8 septembre 2021». Et Hind Bennani de fustiger le gouvernement en lui reprochant d’avoir retiré «le projet de réforme du code pénal qui comporte la pénalisation de l’enrichissement illicite, le projet de loi relatif à l’occupation du domaine public de l’État et le projet de loi relatif aux mines. Sans oublier le gel des de la stratégie de lutte contre la corruption et l’achèvement de la mission de la cellule de corruption auprès de la présidence du gouvernement».
Ce n’est donc pas étonnant, a-t-elle poursuivi, que le Maroc ait reculé dans ce classement en raison des conflits d’intérêts, de l’abus de pouvoir tant au sein du gouvernement que dans les collectivités locales et les marchés publics.
Al Ahdath Al Maghribia souligne que réagissant aux accusations de la députée islamiste, Lahcen Saadi a souligné que l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption avait confirmé que le Royaume n’avait pas amélioré son classement dans les indices de perception de la corruption durant les deux dernières décennies.
Et Saadi de tirer à boulets rouges sur le PJD en soulignant que «ceux qui ont assumé la responsabilité [gouvernementale, Ndlr] ne peuvent pas aujourd’hui nous accuser [le PJD, Ndlr] puisque le recul du Maroc dans ce classement est la conséquence de leur gestion durant dix ans».
Il a, en outre, accusé le PJD sans le citer nommément, de «corruption dans le discours politique» et de «corruption morale» tout en précisant que «ce sont les affaires de corruption morale et matérielle qui ont fait dégringoler ce parti dans les élections du 8 septembre 2021, où ses dirigeants n’ont pu obtenir que 13 sièges à la Chambre des représentants».