L'Association marocaine de protection des biens publics a appelé à l’organisation, dimanche 25 janvier devant le siège du Parlement à Rabat, d’un sit-in pour demander l’annulation des pensions versées au parlementaire et ministres. Ce sit-in constituera la première forme de protestation contre cette «gabegie». Il intervient au moment où la Commission de justice et de législation à la Chambre des conseillers étudie un projet de loi proposant de faire bénéficier les femmes et enfants des députés des pensions de ces derniers après leur décès.
Dans une déclaration au quotidien Al Khabar, le président de l'Association marocaine de protection des biens publics, Mohammed El Ghaloussi, ce sit-in a pour objectif d’«attirer l’attention du gouvernement et de l’opinion publique sur la problématique des retraites des élus et les pensions allouées aux parlementaires et aux ministres au Maroc, et sur les montants faramineux qu'elle coûte aux contribuables, sachant que le travail parlementaire n’est pas une fonction en soi».
«Cela arrive alors que le gouvernement évoque des dangers menaçant les caisses de retraites qui ont subi une gabegie patente sans qu’il y ait reddition des compte», s’indigne le président de l'Association marocaine de protection des biens publics. Selon Al Khabar, le sit-in sera l’occasion de mettre la lumière sur «certaines formes de la corruption, l’économie de la rente et le détournement des deniers publics pour lesquels les coupables ne sont pas appelés à répondre de leurs actes». «Lors du sit-in prévu le 25 janvier, nous allons demander à la Cour des comptes de soumettre tous les dossiers de corruption, dont celle du complexe sportif prince Moulay Abdallah à Rabat», poursuit Mohammed El Ghaloussi.
Le quotidien Al Khabar rappelle que les 395 parlementaires coûteront en 2015, selon la loi de finances, 43 milliards et 242 millions de centimes, alloués par le gouvernement Abdelilah Benkirane, dont 20 milliards de centimes consacrés aux indemnités mensuelles et pensions de retraites. En ce qui les concerne, les 270 députés de la Chambre des conseillers coûteront 40 milliards de centimes dont 11 milliards et 834 millions d’indemnités mensuelles, et 932 millions de centimes de pensions.