Le secrétaire général du PJD, Saâd-Eddine El Othmani, a rudement recadré le secrétaire national de la Jeunesse du parti, Mohamed Amakraz, après que ce dernier a invité Abdelilah Benkirane au 15e forum de la Chabiba à Kenitra. L’ex-chef du gouvernement et ex-patron du parti islamiste a transformé ce forum en une tribune d’insultes et de dénigrement à l’encontre de plusieurs personnalités publiques.
Certaines sources indiquent qu’El Othmani a sommé Amakraz de demander, dorénavant, l’autorisation du secrétariat général du parti avant d’organiser toute activité ou d’inviter une quelconque personnalité. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du vendredi 26 juillet, que Saâd-Eddine El Othmani a demandé au responsable de la communication, Mustapha Baba, de ne plus diffuser aucune intervention controversée de Benkirane sur le site du parti.
Seule une partie du discours dans laquelle ce dernier appelle les militants du parti à rester attachés à la monarchie a été publiée. Auparavant, Benkirane, déchainé après l’adoption de la loi-cadre sur l’enseignement, a multiplié les interventions pour fustiger ses pairs. Mais c’est au cours de son discours devant la Chabiba du parti à Kenitra qu’il a sorti l’artillerie lourde pour tirer à bout portant sur Saâd-Eddine El Othmani, Mustapha Ramid, Driss Lachgar, Rachid Talbi Alami, Aziz Akhannouch et Habib El Malki.
Enflammé par l’accueil chaleureux que lui a réservé la Jeunesse du parti, Benkirane n’a pu retenir ses larmes, ni encore moins tenir sa langue pour débiter les propos les plus incendiaires et les pires insultes.
C’est le ministre de la Jeunesse et des sports, Rachid Talbi Alami (RNI), qui a été le plus critiqué par Benkirane, qui l'a traité de «minable». Il s’en est pris par la suite au Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, qu’il a qualifié de «prétentieux» dont «le seul et unique objectif était de devenir ministre après les élections législatives de 2016». Même le socialiste Habib El Malki, pourtant très réservé, n’a pas échappé aux tirs croisés de l’inconsolable Benkirane. Il lui a tout simplement reproché d'être devenu président de la chambre des représentants alors, ajoute-t-il, que son parti n’a engrangé que 20 sièges aux élections législatives.
Et comme s’il avait peur de prononcer le nom du président du RNI, Aziz Akhannouch, il l’a, à maintes reprises, taclé sans citer son nom en l’appelant par «l’autre». Benkirane a encore une fois évoqué Saâd-Eddine El Othmani et Mustapha Ramid en les tenant pour responsables de l’adoption de la loi-cadre sur l’enseignement. Tout en essayant de souffler le chaud et le froid, l’ex-patron du PJD a décoché des flèches venimeuses à l’encontre de son rival comme celle-ci: «Saâd Eddine El Othmani n’est pas censé gagner contre Benkirane mais il doit gagner les prochaines élections».
Le chef du PJD, qui semble très agacé par les sorties tonitruantes de Benkirane, a décidé de lui répondre du tac au tac en lui rappelant d’abord que «le PJD est un parti d’institutions et non pas d’individus». El Othmani a haussé le ton après la violente rhétorique de son prédecesseur devant la jeunesse du parti à Kenitra. Il a d’abord recadré le secrétaire général de la jeunesse qui l’a invité et a ensuite demandé au responsable de la communication de ne plus diffuser les interventions de Benkirane sur le site du parti.