Le débarquement de Charafat Afailal, désormais ancienne secrétaire d’Etat chargée de l’Eau sous le gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani, continue de peser lourdement sur l’alliance scellée, depuis 2011, entre le parti de la Justice et du développement (PJD) et le parti du Progrès et du socialisme (PPS), nuisant ce faisant à l’harmonie de toute la coalition gouvernementale. Et c’est le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, qui s’est retrouvé dans une situation on ne peut plus embarrassante, fait remarquer le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce jeudi 30 août.
Apparemment, l’explication donnée par le chef du gouvernement au patron des anciens communistes, pour justifier la suppression du secrétariat chargé de l’Eau, n’a pas été convaincante. C’est ce que laisse entendre le communiqué rendu public, mardi, par l’Exécutif du PPS qui demande à son allié de lui «présenter les explications nécessaires et des réponses convaincantes quant aux nombreuses interrogations légitimes qui se posent» à propos de ce débarquement. Bien plus, le PPS, qui menace d'une rupture avec la Lampe, convoque une session extraordinaire de son comité centrale le 22 septembre. Cependant, le 15 septembre, soit une semaine avant cette date décisive pour les camarades de Nabil Benabdallah, le PJD réunira son «parlement» pour débattre de cette situation et des critiques qui inondent le chef du gouvernement au sujet de sa gestion politique. Akhbar Al Yaoum parle ainsi de «pressions» exercées par des leaders de la Lampe et ses militants, qui seraient à l’origine de la décision du secrétariat général du PJD d’appeler à une session extraordinaire de son conseil national. Quoi qu’il en soit, cette réunion du «parlement» de la Lampe influencera celle de son allié, qui se tiendra la semaine suivante.
L’alliance entre les deux partis serait néanmoins maintenue. Dans une déclaration au quotidien, Abdelaziz Aftati, leader du PJD, a déjà annoncé la couleur. «Nous sommes attachés à notre alliance avec le PPS», a tenu à souligner Aftati, qui pprécise que cette «alliance politique ne concerne pas uniquement le gouvernement».
Les développements de cette affaire ont également été abordés par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du même jour. Les sources du quotidien soulignent que, au moment où le bureau politique du PPS, qui a manifesté sa colère et son étonnement à propos de l'affaire en question, a convoqué son comité central pour prendre la décision qui s’impose. Le conseil de la présidence du PPS, présidé par l’ancien secrétaire général du parti, Ismail Alaoui, a déjà appelé à un retrait du gouvernement. «Le PJD éparpille les feuilles du Livre», fait remarquer le quotidien, faisant allusion à la zone de turbulences que traverse le parti de Ali Yata.
Abondant dans le même sens, le quotidien Al Massae souligne également, dans son édition de ce jeudi, que l’alliance entre le PPS et le PJD est plus que jamais menacée. D’ailleurs, le dahir mettant fin aux fonctions de Charafat Afailal sur proposition du chef du gouvernement, publié au dernier numéro du Bulletin officiel, a mis fin à toute ambiguïté, puisque la décision de la suppression du département de l’Eau a été prise en parallèle avec celle de «remercier» Afailal, conclut la quotidien.