Le discours de Benkirane, ancien secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), son lexique populiste et sa stratégie discursive ont été bien identifiés et clairement repérés dans l’intervention de Saâd-Eddine El Othmani devant les militants de la Lampe et ses élus dans la région de Marrakech-Safi. Dans la commune de Souihla où il a présidé, en fin de semaine, son meeting, l’actuel secrétaire général du PJD a bien puisé dans le fichier des slogans de Benkirane.
Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui se penche sur ce sujet dans son édition de ce mardi 19 novembre, El Othmani s’est bien mis dans le tablier politique de son prédécesseur pour diaboliser ses adversaires, évoquant des entraves réelles ou fictives et les qualifiant de «poches de résistance», citer les «diables et les crocodiles» qui seraient à l’affût de ses actions, et jouer la carte de la victimisation pour s’attirer la sympathie des militants de la Lampe et de ses sympathisants. En optant pour cette approche populiste, le secrétaire général du PJD, à l’instar de son prédécesseur, a mis en avant le parapluie des constantes fondamentales du pays. Dans ce sillage, il a reproché à ses adversaires politiques d’avoir entamé des campagnes électorales prématurées, les mettant en garde contre cette conduite électorale.
El Othmani n’a pas hésité à mettre à profit le bilan social du gouvernement pour mener sa propre campagne électorale. Dans ce sens, il a mis en exergue l’enveloppe budgétaire de 14 milliards de dirhams que le gouvernement a réservée aux subventions du gaz butane, de la farine et du sucre, réfutant les rumeurs véhiculées à ce propos. Surfant sur la même vague du social, le secrétaire général du PJD a loué les actions de ses élus à Marrakech et ailleurs, imputant aux «crocodiles et aux diables» tous les retards ou entraves, notamment à la Commune de Souihla.
La question des terres collectives (soulaliyates) a été également soulevée pour bien dorer le tableau de son bilan déjà reluisant, a-t-il laissé entendre, par le programme Tissir qui a été généralisé à l’ensemble des communes rurales, multipliant le nombre de bénéficiaires dans le monde rural. El Othmani s’est ainsi permis ce qu’il interdisait aux autres en jouant la carte de la victimisation à des fins purement électorales.