Après la tonitruante sortie du secrétaire général du PJD Abdelilah Benkirane, le mois dernier, où il traité le RNI de «parti de l’administration» les débuts d’une confrontation commencent à se profiler. D’autant que les réactions des cadres de RNI n’ont pas tardé, ceux-ci ayant tiré à boulets rouges sur l’ancien chef du gouvernement.
Al Ahdath Al Maghribia rapporte, ce mardi 27 juin, que c’est le dirigeant du RNI et ex-ministre de la justice, Mohamed Aujjar, qui a dégainé le premier en qualifiant de «provocateurs» les propos de Benkirane.
S’exprimant lors du forum de son parti, tenu le week-end dernier, Aujjar a émis la déclaration suivante: «je m’abstiendrai de dire qui prenait contact avec l’administration à une certaine époque», faisant par là allusion au patron du PJD. Et de poursuivre: «la pratique politique ne se dissocie pas de l’éthique. L’heure est arrivée pour dévoiler les vérités car certains distribuent les indulgences».
Confrère d’Aujjar au bureau politique du RNI et président de la chambre des représentants, Rachid Talbi Alami n’y est pas allé de main morte et a réitéré l’accusation d’allégeance du PJD à des parties étrangères, ce qui avait provoqué une profonde crise entre les deux partis, en déclarant : «nous sommes un parti politique historique et nous n’avons aucun problème avec les organisations politiques mais nous avons un problème avec les allégeances à des parties étrangères à la nation».
Al Ahdath Al Maghribia souligne que Talbi Alami faisait ainsi allusion à l’accusation qui a toujours collé aux babouches du PJD, comme un parti qui est une section régionale de l’organisation des frères musulmans.
Il faut rappeler que le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, avait, au cours des journées portes ouvertes organisées par son parti le mois dernier à Fès, proféré diverses accusations contre le RNI et son président, Aziz Akhannouch.
Après avoir qualifié le RNI de «parti de l’administration», il a poursuivi son propos par ces termes: «quand Aziz Akhannouch se trouvait dans la coalition gouvernementale dirigée par le PJD, il a voulu suivre une méthodologie différente à mon approche. C’est ce qui a conduit à la poursuite du complot et à la prépondérance des partis avec lesquels il s’est allié. J’ai d’ailleurs quitté la présidence du gouvernement à cause de ces partis qui dominent la scène politique depuis 2021». Ce gouvernement, poursuit Benkirane, est la résultante d’un complot, et ce sont «des crocodiles et des diables» qui l’ont mis en place.