Le Parti de la justice et du développement (PJD) serait-il au bord de l’implosion? Tout porte à le croire. Jeune Afrique affirme ainsi, dans un article publié le mercredi 21 juin, que le «torchon brûle entre Mustapha Ramid et Abdelilah Benkirane». Le support panafricain précise, en effet, que la dernière réunion du secrétariat général du PJD, tenue le 12 juin dernier, a été pour le moins tendue. Les sources internes citées par Jeune Afrique avancent que «Abdelilah Benkirane a qualifié la situation du parti de «catastrophique». Le ton est même rapidement monté entre le secrétaire général et Mustapha Ramid au sujet du projet de communiqué final». Ainsi, Ramid «voulait y insérer une formule dénonçant les accusations de traîtrise proférées à l’égard des figures du PJD qui ont accepté de participer au gouvernement Othmani», explique Jeune Afrique. Une requête, semble-t-il, refusée par Benkirane. Aucun communiqué ne sera finalement publié.
Cet incident renseigne sur le malaise et la tension qui règnent au sein du parti au pouvoir. C’est là un épisode de plus dans la crise interne que vit le PJD depuis l’éviction de Abdelilah Benkirane en mars dernier et son remplacement par Saâd-Eddine El Othmani. Ce dernier a fait plusieurs concessions, dont l’intégration de l’USFP au sein du gouvernement, alors que son prédécesseur avait opposé on veto à la participation du parti de la Rose. Certaines voix au sein du parti ont, au lendemain de la désignation du gouvernement, qualifié la formation gouvernementale de «mascarade». Et la guerre intestine n'est, semble-t-il, pas près de prendre fin.