PLF 2020. Voici de quelle manière les parlementaires ont défendu le pouvoir d’achat des consommateurs d'alcool

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Revue de presseKiosque360. Aucune nouvelle taxe ne viendra frapper un produit très consommé au Maroc: l'alcool. Une réunion dans une ambiance très bon enfant à la Chambre des Conseillers a permis au ministre des Finances et aux parlementaires de s’accorder sur ce fait. Et tenez-vous bien: même le PJD y a souscrit.

Le 26/11/2019 à 23h43

Une réunion de la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des conseillers, s’est transformée, lundi soir, en une plaidoirie en faveur de la défense du pouvoir d’achat des Marocains consommateurs de boissons alcoolisées, selon le quotidien Al Akhbar dans sa livraison de ce mercredi 27 novembre.

Dans son intervention, Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Economie et des finances, a déclaré que les craintes en ce sens ne sont pas fondées, car les prix de ces boissons (que ce soit la bière, les vins ou les whiskies) ne connaîtront aucune hausse en cette année 2020. 

C’est le conseiller de l'USFP Abdelhamid Fatihi qui a, le premier, demandé au gouvernement de veiller à protéger le pouvoir d’achat des Marocains consommateurs d'alcool, plutôt que réfléchir constamment à renflouer les caisses de l’Etat à travers de nouvelles taxes qui touchent ces produits particulièrement prisés, selon Al Akhbar.

Dans une réponse légèrement teintée d'ironie, Mohamed Benchaâboun a alors demandé à ce parlementaire: «êtes-vous bien certain que les Marocains boivent de l’alccool?».

Une réponse a alors immédiatement fusé, et elle venait d'un conseiller, membre du groupe du syndicat de la Confédération démocratique du travail (CDT). Abdelhaq Hissane a demandé au ministre de se rendre dans la rue adjacente au parlement pour y constater de lui-même le nombre de bars qui s’y trouvent, lesquels ne désemplissent jamais, «non pas de touristes, mais de Marocains musulmans», a asséné ce conseiller parlementaire. Abdelhaq Hissane a ensuite ajouté que les chiffres du ministère des Finances, que Mohamed Benchaâboun dirige, démontrent clairement que les recettes de l’Etat issues de la taxation de la consommation d’alccol dépassent largement les montants des rentrées des accords de pêche signés avec l’Union européenne.

Un conseiller du PAM en a alors remis une couche, et apporté son grain de sel au sarcasme ambiant, en s'écriant de vive voix: «mais vous êtes en train de nous donner soif!», entraînant l'hilarité générale dans l’hémicycle.

Même le PJD a ensuite tenu à apporter (rassurons-nous simplement de l'eau) au moulin de ce débat sur les boissons alcoolisées. Ses conseillers ont alors affirmé que celles-ci ne devaient nullement connaître la moindre hausse en termes de taxes, car cette situation encouragerait les trafiquants d'alcool frelaté et autres eaux-de-vie de contrebande, ce qui constituerait un grave danger pour la santé des citoyens.

Face à ce plaidoyer unanime des parlementaires en faveur du maintien des prix des boissons alcoolisées, le ministre a conclu qu’en réalité, la nouveauté apportée par le projet de loi de finances 2020 sera que les diverses taxes sur ces boissons seront unifiées en une seule: la taxe intérieure de consommation.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 26/11/2019 à 23h43