Le Collectif Tamaghrabit des convergences citoyennes (CTCC) a accusé le projet de loi de Finances (PLF) de s’être écarté des dispositions de la Constitution relatives à la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe et à son intégration dans le domaine de l’Éducation et dans les sphères prioritaires de la vie publique.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 2 novembre, que dans une note adressée au chef du gouvernement, le CTCC souligne que le PLF parle de la «consolidation du caractère officiel de langue amazighe et non de son activation. Ce qui donne une impression erronée du niveau d’avancement de ce chantier». Le collectif, connu aussi par «Tada Tamaghrabit», indique que le contenu du PLF porte atteinte au rôle central que le législateur a consacré à l’intégration de l’amazigh dans l’enseignement.
Car, ajoute la même note, l’intégration de cette langue dans le système éducatif et la généralisation de son enseignement, horizontalement et verticalement, demeure le socle de son officialisation. Et le CTCC de se demander «dans quelle mesure le gouvernement respecte les dispositions de la loi organique 26-16 et ce qu'il est advenu du plan intégré pour la mise en place du caractère officiel de l’amazigh. A-t-il été remplacé par la feuille de route comportant 25 mesures ou le gouvernement va-t-il revoir son contenu, l’actualiser et l’améliorer comme le laisse croire la déclaration du 13 janvier du chef du gouvernement?»
Le quotidien Assabah souligne que le CTCC s’interroge, par ailleurs, sur la suite donnée au fonds de financement du chantier de l’activation du caractère officiel de la langue amazighe que le gouvernement avait promis de créer.
Le collectif interpelle également l’Exécutif sur «le sort réservé à la commission consultative nationale et aux commissions régionales que le gouvernement avait promis de créer comme un mécanisme pour renforcer la gouvernance du fonds de financement, sachant qu’il a opté pour un autre mécanisme pour financer le chantier de l’amazigh, outre celui pour lequel il s’était engagé dans son programme».
Enfin, le CTCC met l’accent sur la nécessité d’élaborer un plan d’action sectoriel du ministère de l’Éducation nationale comportant les moyens et les étapes de l’intégration de la langue amazighe en activant le contenu de la note ministérielle n° 12/952 qui insiste sur l’accélération du rythme de l’intégration de la langue amazighe dans l’enseignement fondamental.