"La mise en œuvre du plan nécessitera la mobilisation d'une enveloppe de 4,5 MMDH en plus d'un potentiel d'indemnisation de 1,25 MMDH par la compagnie d'assurance" dans le cadre du produit multirisque climatique pour les cultures céréalières et printanières, a indiqué le ministère dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion, tenue vendredi à Rabat sous la présidence du chef du gouvernement, dans le cadre de l'application des orientations du roi Mohammed VI visant à porter assistance aux agriculteurs dans le contexte de cette année caractérisée par ce phénomène climatique.
Le premier axe du plan, la sauvegarde du cheptel, vise l'approvisionnement en orge sur tout le territoire national, à un prix cible de 2 DH/Kg, précise le communiqué.
La distribution se fera à guichet ouvert via 72 centres relais de proximité, indique la même source, précisant que l'Etat prendra également en charge le transport de l'orge subventionné depuis les centres relais.
Le Système National d'Identification et de Traçabilité Animales (boucles électroniques), récemment mis en place par le ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime, appuiera la réussite de cette opération à travers un ciblage des éleveurs bovins.
D'autres actions sont au programme pour la sauvegarde du cheptel dont l'abreuvement via l'aménagement et la construction de points d'eau, ainsi que l'encadrement sanitaire du cheptel grâce au programme additionnel de vaccination, la vulnérabilité du cheptel s'accroissant en période de sécheresse.
Le deuxième axe, qui porte sur la protection des ressources végétales, vise à assurer l'irrigation des plantations sous régime pluvial, entreprise dans le cadre des projets d'agriculture solidaire avec une superficie ciblée de 93.000 hectares.
Une autre mesure consiste en la sécurisation des semences en céréales pour la campagne prochaine, grâce à un stock disponible actuellement de 950.000 quintaux et une production prévisionnelle de 1 million de quintaux.
Pour le périmètre irrigué, qui permet de protéger la valeur ajoutée agricole et les postes d'emplois en année difficile, il sera procédé à l'encadrement intensif des cultures avec la consigne claire de sauvegarder un volume d'eau suffisant pour le démarrage de la campagne agricole prochaine, selon le ministère qui a assuré, dans ce cadre, que les comités mixtes de l'eau rempliront pleinement leur rôle pour une gestion intégrée des ressources hydriques.
S'agissant des cultures végétales, l'assurance agricole jouera cette année un rôle important avec l'indemnisation des agriculteurs sinistrés, souscripteurs aux polices d'assurance céréalière multirisques dans les délais optimisés.
L'assurance agricole a couvert cette année plus de 1 million d'hectares, avec un capital garanti de plus de 1,1 MMDH, relève la même source.
Cet axe comprend aussi des actions visant l'encouragement de la reconversion aux cultures de printemps, à travers la mobilisation de l'ensemble des partenaires pour définir les programmes à mener et le concours du Crédit Agricole du Maroc qui contribuera avec 1,5 MMDH à cette opération.
"L'activité agricole en périmètre irrigué se poursuit de manière normale en maintenant le programme des cultures avec, toutefois, une optimisation de l'utilisation des ressources en eau", a rassuré le ministère.
En ce qui concerne le troisième axe qui est le maintien des équilibres dans le monde rural, la priorité sera donnée à l'approvisionnement en eau potable des populations dans les zones reculées.
Une attention particulière sera accordée, par ailleurs, au suivi de l'exécution des projets de l'agriculture solidaire pour tout ce qu'ils représentent comme enjeux en termes de création de revenus et d'emplois.
La réunion s'est tenue en présence des ministres de l'Intérieur, de l'Economie et des Finances, de l'Agriculture et de la pêche maritime, et de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement.
La campagne agricole 2015-2016 est marquée, selon le ministère, par un retard des précipitations depuis le mois de novembre ayant engendré un déficit pluviométrique de 63 pc par rapport à une année normale.
L'impact de ce déficit se fait particulièrement ressentir sur les cultures en zones bour où les emblavements en céréales représentent 62% (3,2 millions d'hectares semés) du programme retenu au titre de l'actuelle campagne agricole.
Le couvert végétal a également connu une dégradation par rapport à l'année précédente, malgré une bonne situation de départ grâce aux pluies d'octobre et de novembre.
En outre, le déficit pluviométrique commence à avoir un impact sur l'approvisionnement du cheptel en eau et en aliments, en dépit d'une campagne céréalière record (2014-2015) ayant permis de constituer des stocks importants en aliments de bétail et de stabiliser les prix jusqu'au mois de décembre.