Après le décès du chef du Polisario, survenu ce mardi 31 mai, une question s’impose désormais: qui sera le successeur de Mohamed Abdelaziz? Selon le statut fondateur du mouvement séparatiste, précisément l’article 49, le futur chef du Polisario et de la «RASD» est «élu» quarante jours après le décès.
Vous comprendrez évidemment que la succession se fera au lendemain du quarantième jour du décès de Mohamed Abdelaziz. C’est justement la période de deuil qui vient d’être décrétée par le secrétariat général du front Polisario.
Maintenant, surgit une autre question sur le ou les prétendants à cette succession. De prime abord, vient à l’esprit le nom de Bachir Mustapha Sayed, frère de feu El Ouali Mustapha Sayed, fondateur du front Polisario, tué par les services algériens le 9 juin 1976 à Nouakchott, en raison de son insoumission à Alger au sujet du conflit saharien.
Un esprit réfractaire que l'on retrouve chez son frère Bachir Mustapha Sayed, tombé en disgrâce aux yeux d’Alger et de Mohamed Abdelaziz, puis écarté du cercle du pouvoir en place à Rabouni, siège du secrétariat général du Polisario. A l’instar de son défunt frère, Bachir Mustapha Sayed est partisan d’une solution politique au conflit saharien. D’ailleurs, il est très connu par les responsables marocains avec lesquels il avait négocié une solution politique durant des années.
Vu sous cet angle, l’ex-diplomate en chef du Polisario a peu de chances de succéder à Mohamed Abdelaziz.
Il est donc certain que la partie se jouera entre l’ancien «ministre sahraoui de la Défense», Mohamed Lamine Bouhali, ex-officier de l’armée algérienne, et l’actuel «Premier ministre», Abdelkader Taleb Omar.
Homme lige des services algériens, qui l’ont couvert lors du scandale du rapt en 2012 d’humanitaires européens (deux Espagnoles et une Italienne) par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), il a toutefois contre lui l’opposition de la population de Tindouf qu’il a dirigée d’une main de fer du temps où il était «ministre de la Défense».
Bouhali, qui a refusé de troquer un portefeuille de «ministre de la Défense» contre celui du «Peuplement» offert en décembre par Mohamed Abdelaziz, à l’issue de sa réélection pour un douzième mandat à la tête du Polisario, est connu pour incarner la «ligne dure» du front. Un «aigle des aigles», comme aiment l’appeler ses partisans à Tindouf.
Autre candidat favori, Abdelkader Taleb Omar, désigné «Premier ministre» du mouvement séparatiste le 29 octobre 2003. Né à Tan-Tan, il est membre du Polisario depuis 1975.