Comme prévu, Brahim Ghali a été reconduit à la tête du front des séparatistes, après la mascarade d’un congrès vide de toutes substance démocratique. Obnubilé par les illusions, Ghali a brandi le signe de la victoire alors qu’il n’a été «élu» que par 1.800 voix pour diriger un tout aussi illusoire «peuple sahraoui». Désemparé, le Polisario a versé dans les communiqués incendiaires contre l’ONU, en brandissant la menace de la reprise des armes et l’organisation d’élections sur les pseudo-territoires libérés. De grands mots qui contrastent avec la confusion des séparatistes qui ne savent même que faire des tentes du congrès, faute d’instructions émanant de l’Algérie. Le Forum de soutien aux autonomistes de Tindouf (Forsatin) parle d’élections «falsifiées et jouées d’avance», tout en s’interrogeant: «De quelles élections parlez-vous? Où sont les attributs d’un Etat et de sa souveraineté?».
Le journal Algeria Times indique que, «dans une consécration manifeste de la dictature, le Polisario a désigné Brahim Ghali comme secrétaire général». Pis encore, les soi-disant congressistes n’ont même pas défini la durée du mandat de leur élu, reconduisant ainsi le système répressif dans les camps de Tindouf. Et, pour boucler la boucle, la commission des élections du 15ème congrès a annoncé l’élection de quatre anciens dirigeants dès le premier tour. Un scénario qui était connu d’avance, puisque les heureux élus occupent tous les quatre des postes clés au sein du front du Polisario. Il s’agit de Bachir Bouchraya, représentant des séparatistes en France, Khatri Adouh, chef de la délégation du Polisario aux négociations de Genève, Abdelkader Taleb, représentant du front en Algérie et M’hamed Khaddad, coordinateur avec la Minurso.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du jeudi 26 décembre, que les résolutions du congrès ont été tout aussi chimériques. Et de citer pour exemple la proposition de transférer les «sièges de souveraineté» dans la zone tampon. Une proposition de Brahim Ghali que le Polisario considère comme «le début d’une nouvelle étape vers le retour à la lutte armée». Face à la multiplication de ses échecs diplomatiques, le front des séparatistes tente de vendre à ses affidés des illusions auxquelles la plupart des séquestrés de Tindouf ne croient plus. Une énième duperie qui ne trompe plus personne.
Ainsi, si le Polisario clame sur tous les toits qu’il a organisé le congrès dans les «territoires libérés», le secrétaire général des Nations Unies, Stéphane Dujarric, l’a sévèrement débouté en déclarant, au siège de l’ONU, que «la présence des éléments militaires de l’ONU basés dans la région de Tifariti ne reflète aucunement une prise de position politique des Nations Unies. Ces éléments ont effectué une visite sur le lieu du congrès et il s’est avéré que ce conclave se déroulait sur le sol algérien et non dans la zone tampon». Le Polisario et son parrain algérien, qui ont largement relayé ce mensonge par médias interposés, en ont pris pour leur grade.