Ex-wali, ex-ministre de la Santé et ancien président de la Chambre des conseillers et… Membre fondateur du Polisario, Mohamed Cheikh Biadillah a roulé sa bosse un peu partout.
Il vient, encore une fois, de faire parler de lui quand, le 1er janvier, il a annoncé en exclusivité sur Le360 son intention de se porter candidat à la direction du PAM. Le parti, divisé à cause de graves tensions internes, était au bord de l’implosion. Mohamed Cheikh Biadillah, qu’on qualifie de «sage», serait-il l'homme de la situation?
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Mohamed Cheikh Biadillah est un Rguibi, il est donc issu cette immense tribu qui fait la pluie et le beau temps au Sahara comme à Tindouf. Membre fondateur du Polisario, avec Mohamed Abdelaziz, au moment où il avait entamé ses études en médecine, Mohamed Cheikh Biadillah a ceci de particulier qu’il a toujours été formellement contre l’indépendance du Sahara.
En désaccord avec la direction des séparatistes, il avait donc décidé de quitter le Polisario et Tindouf pour rentrer au Maroc. Les autorités espagnoles, qui occupaient toujours le Sahara, l’arrêtèrent à la frontière mauritanienne et le livrèrent au Maroc où, finalement libéré, il put reprendre ses études de médecine. A Casablanca. Dûment diplômé en 1979, il a exercé cette fonction au CHU Ibn Rochd de la métropole économique.
Une déchirure familialeMohamed Cheikh Biadillah avait en effet vite compris que la velléité de séparatisme n’était pas la bonne option. Mais, en revanche, ses propres frères, ainsi que des membres de sa famille, avaient choisi le camp adverse.
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Son frère, Brahim Ahmed, est en effet aujourd'hui encore un membre du Polisario. Un autre de ses frères, Hassan, représentait le front séparatiste à Madagascar et a fini par habiter en Espagne. Il y a aussi, dans cette fratrie Rguibie, Daha, qui enseigne à Tindouf après avoir effectué ses études à Cuba.
Lorsqu'il avait été question du référendum d'autodétermination, il avait alors été jugé normal que Mohamed Cheikh Biadillah fasse partie des chioukhs sahraouis nommément désignés par le Maroc pour participer à l’opération d’identification du collège électoral. Cette option n’avait finalement pas abouti.
43 ans de politiqueEn 1977, Mohamed Cheikh Biadillah est élu parlementaire d'Es-Smara, ville qu'il représente aujourd'hui encore, des décennies plus tard. Entre 1992 et 1998, il a été appelé à assumer les fonctions de gouverneur de Salé. Promu, il devient wali de la région Doukkala-Abda. Enfin, en 2002, il devient membre du gouvernement Jettou, en charge du portefeuille de la Santé.
En février 2009, il est élu secrétaire général du PAM et, cette même année, il est élu à la tête de la Chambre des conseillers.
Dix ans plus tard, parviendra-t-il à renouveler cet exploit, sachant que le quatrième congrès du Parti Authenticité et Modernité est prévu au début de cette année 2020?
Et, surtout, Mohamed Cheikh Biadillah réussira-t-il à sortir le PAM de la crise qu’il vit, à un an d’élections législatives décisives?