La coalition gouvernementale, composée du parti de la Justice et du développement (PJD), du Rassemblement national des indépendants (RNI), de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), de l’Union constitutionnelle (UC), du Mouvement populaire (MP) et du Parti du progrès et du socialisme (PPS), est remise en cause depuis le limogeage de deux ministres du MP (Mohamed Hassad et Larbi Bencheikh) et autant de ministres du PPS (son SG, Nabil Benabdallah et El Houcine Louardi). Ce, suite aux conclusions du rapport de la Cour des comptes concernant le retard accusé par les projets de développement de la ville d’Al Hoceima et du Rif: «Al Hoceima Manarat Al Moutawassit».
Depuis le 24 octobre, et conformément au communiqué du Cabinet royal, en vertu duquel le chef de l’Exécutif a été chargé de soumettre au souverain des propositions de nomination de nouveaux responsables dans les postes vacants, Saâd-Eddine El Othmani s’est retrouvé face à des situations qui ne dépendent pas que de son bon vouloir, mais aussi des directions des partis politiques concernés en premier lieu, soit le MP et le PPS.
Ainsi, la direction du PPS, parti qui dirigeait les portefeuilles de l’Habitat et de la Santé, a renvoyé la balle à son Comité central (Parlement du parti) qui se réunira ce samedi à Rabat en vue de trancher sur un retrait ou non du gouvernement.
Cela a amené Saâd-Eddine El Othmani à un report des négociations, surtout que le SG du PPS a brandi sa démission, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce vendredi 3 novembre.
Et, au cas où le Comité central du PPS opterait pour l’opposition, El Othmani n’aura d’autres choix que de frapper à la porte du parti de l’Istiqlal (PI). Or, des voix s’élèvent déjà au sein du parti fondé par Allal El Fassi laissant clairement entendre que la formation de la Balance ne devrait pas être une «roue de secours». C’est dire que le PI pourrait, le cas échéant, négocier en position de force.
Ce scénario compliquerait la tâche d’El Othmani, fait encore remarquer le quotidien El Massae.
Les sources du quotidien affirment à ce propos que «le Chef du gouvernement table sur les camarades de Benabdallah pour éviter d’entamer des négociations avec les Istiqlaliens». Car, précisent les mêmes sources, les dirigeants du PI pourraient exiger de revoir l’architecture de l’Exécutif et le programme gouvernemental avant d’aborder le sujet des portefeuilles ministériels.
Ce scénario, qui n’est pas à écarter selon la publication, serait pris en compte par les camarades de Nabil Benabdallah qui se réuniront ce samedi, surtout qu’ils ont manifesté leur solidarité avec leur secrétaire général qui avait brandi sa démission lors de la dernière réunion du Bureau politique.
À ce propos, Akhbar Al Youm affirme que le PPS se maintiendra dans le gouvernement. Les sources du quotidien précisent que la décision a déjà été prise par le Bureau politique et n’attend que la réunion du Comité central pour le feu vert.