Pourquoi l'Algérie et l'Espagne redoutent l'acquisition de sous-marins par le Maroc

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Revue de presseKiosque360. L’Algérie a peur que l’acquisition d’un sous-marin russe soit le début d’une coopération approfondie entre Rabat et Moscou au détriment d’Alger. Pour l’Espagne, cette initiative du Maroc va instaurer un nouvel équilibre des puissances dans la région.

Le 25/08/2017 à 19h18

Les voisins du Maroc, l’Espagne au Nord et l’Algérie à l’Est, n’ont jamais fait mystère de leurs inquiétudes quant à la possibilité de l’acquisition par le Maroc d’un sous-marin. Depuis 2013, lorsqu’il a été question, pour la première fois, de démarches entreprises par le Maroc pour se doter d’un sous-marin russe de dernière génération, l’Amur 1650 en l’occurrence, les deux pays appréhendent avec une grande inquiétude cette éventualité, rappelle le quotidien Al Massae dans son édition de ce week-end des 26 et 27 août.

Les deux pays avaient exprimé leurs craintes de voir altérer l’équilibre géopolitique dans la région, étant donné que cette génération de sous-marins russes embarque une technologie très avancée qui devrait donner à l’armée marocaine un avantage notoire sur celles des deux pays voisins. C’était, en tout cas, l’explication officielle donnée par les responsables de ces deux pays, note le journal.

En réalité, affirme Al Massae, avec l’acquisition de ce sous-marin, le Maroc disposerait d’une arme de dissuasion, du moins psychologique, qui pourrait décourager ses voisins d’envisager la possibilité d’une agression armée contre lui. En plus, et pour reprendre les déclaration d’un haut gradé de la marine algérienne à un journal russe, «l’acquisition par le Maroc d’un seul sous-main, aussi perfectionné que l’est Amur 1650, ne devrait pas, en soi, altérer l’équilibre des puissances dans la région. En revanche, cette opération risque d’être le prélude d’une coopération militaire plus approfondie entre le Maroc et la Fédération de Russie, au détriment de l’Algérie qui a commencé dernièrement à baisser le niveau de ses contacts avec ce pays».

Or, selon le quotidien, il est normal que le Maroc cherche à rivaliser avec l’Algérie qui dispose déjà de quatre sous-marins de fabrication russe, deux de type Classe Kilo 877EKM et deux Classe Kilo 636M, et devrait réceptionner deux autres Classe Kilo 636M, l’un cette année et l’autre en 2018. Mais, au delà d’une rivalité entre les deux pays, cette transaction est vue par l’Algérie comme une possible occasion de vengeance pour l’Arabie Saoudite, actuellement en froid avec ce pays. En effet, le voisin de l’Est n’écarte pas la possibilité que les Saoudiens financent, du moins en partie, cette transaction. 

Pour l’Espagne, l’acquisition par le Maroc de cette unité pourrait lui conférer un léger avantage, étant donné que les quatre sous-marins S-80 dont vient d’être équipée son armée, jugés de surcroît très lents et même trop lourds pour naviguer, sont loin de rivaliser avec ce bâtiment. L’Espagne a d’ailleurs sollicité l’expertise des Etats-Unis, affirme le journal, pour résoudre ce problème technique au moment ou l’éventualité de l’acquisition par le Maroc de l’Amur 1650 avait été évoquée pour la première fois.

En définitive, affirme un spécialiste des questions militaires et de sécurité, cité par le journal, en se dotant de ce sous-marin, le Maroc pourra imposer un nouvel équilibre des puissances dans cette région. Et c’est tant mieux. Cela d’autant que cette initiative exprime clairement le grand intérêt que le Maroc accorde à son prolongement maritime.

Dans les faits, cette nouvelle arme lui permettra surtout de lutter avec plus d’efficacité contre l’émigration clandestine, le terrorisme mais aussi le piratage et le trafic de drogue à l’échelle internationale.

Par Amyne Asmlal
Le 25/08/2017 à 19h18