A l’étranger, chez les ennemis du Maroc, mais aussi au niveau national parmi certains milieux politiques et associatifs, on brandit une série d’arguments pour critiquer la décision du royaume de réintégrer l’Union Africaine.
L’un des principaux arguments avancés par les détracteurs du retour du Maroc à l'UA est que notre pays ne peut pas réintégrer cette organisation continentale, tout en continuant à émettre des réserves quant à l’intangibilité de ses frontières, autrement dit: le Maroc ne pourrait plus revendiquer d’autres territoires. Dans des déclarations à le360, une source autorisée démonte cet argument en expliquant que le royaume n’a plus de revendications sur quelque territoire que ce soit. «Il ne reste à résoudre que le problème de Sebta et de Melilia, mais cela regarde le Maroc, l’Espagne et l’UE. L’Union africaine n’y est en aucun cas impliquée», explique notre source.
Siéger avec n’est pas reconnaîtreLes mêmes adeptes de la critique facile voient en la volonté du Maroc de réintégrer l’UA une reconnaissance implicite de la RASD. «Ces mêmes milieux ont toujours critiqué le Maroc au motif que le pays serait adepte de la politique de la chaise vide. Maintenant, ils nous reprochent de vouloir récupérer notre siège!», affirme notre source qui soulève un élément de grande importance: siéger avec une entité au sein d’un même organisme ne veut pas dire la reconnaître.
Explication: la reconnaissance est un acte juridique et diplomatique régi par le droit diplomatique international et se manifeste, par exemple, par un échange d’ambassadeurs.
Dans ce cas de figure, ce ne sont pas les exemples qui manquent. A l’ONU, des pays siègent ensemble comme l’Iran et Israël, sauf que Téhéran n’a jamais reconnu l’Etat hébreu. Et au sein même de l’Union africaine, un pays comme le Sénégal ne reconnaît pas la RASD, mais les deux y siègent.
Réformer et combattre de l’intérieurAujourd’hui, et dans un premier temps, le Maroc compte combattre au sein de cette organisation qu’il a quittée il y a plus de trois décennies. Le contexte et les changements, de mentalités surtout, favorisent les chances du royaume pour rectifier les injustices qui lui ont été faites pendant des décennies et les «sales guerres» que lui avaient menées, et mènent encore, les soutiens des séparatistes.
Mais le retour du Maroc sera aussi bénéfique à tout le continent. Car aujourd’hui, il est question de redynamiser une organisation réduite à une coquille vide par quelques «puissances» continentales qui y tirent les ficelles. Depuis des décennies aussi, plusieurs pays considèrent que l’Union africaine est amputée sans le Maroc qui est une puissance continentale qui bénéfie à la fois de l'écoute et du respect de l'Union Européenne et des pays arabes.
La décision de réintégrer l’UA permettra de donner un nouveau souffle à cette instance et à mieux faire entendre sa voix sur la scène internationale.