Le chef de la majorité gouvernementale devait rencontrer, ce lundi, Nabil Benabdallah et la délégation du PPS qui l’accompagne. Au cours de cette réunion, Saâd-Eddine El Othmani devait expliquer à ses interlocuteurs les raisons de la suppression du Secrétariat d’Etat chargé de l’eau alors dirigé par Charafat Afailal, membre du bureau politique du parti. Ce département a été transformé en direction centrale relevant du ministère de l’Equipement, du transport et de la logistique, suite à une requête soumise au roi Mohammed VI par le chef du gouvernement qui demande à ce qu’elle soit validée à l’issue de la tenue du Conseil des ministres, sans autres précisions quant aux raisons qui ont mené à cette décision. Le secrétaire général du PPS a appelé à la tenue d’une réunion du bureau politique, ce lundi, juste après la rencontre qu’il devait avoir avec Saâd-Eddine El Othmani.
Cependant, rapporte le quotidien Al Ahdat Al Maghribia dans son édition du mardi 28 août, certaines sources estiment improbable que les dirigeants de la coalition gouvernementale parviennent à se réunir avant début septembre pour discuter de la loi des Finances. D’autres sources proches de la majorité gouvernementale considèrent que la dissolution du Secrétariat d’Etat chargé de l’eau ne concerne que le chef du gouvernement et son allié, le PPS. La délégation du PPS devrait d’ailleurs transmettre le jour même, à son bureau politique, les explications d’El Othmani sur cette affaire. Ce dernier devait leur soumettre deux rapports, dont l’un émanant de la Cour des comptes et pointant des dysfonctionnements dans la gestion de ce département par Charafat Afailal.
Du coup, la direction de la PPS attend avec impatience les résultats de cette réunion, une exaspération indicible secouant le parti depuis la suppression du Secrétariat d’Etat chargé de l’eau. Ce parti, pourtant considéré comme un proche allié du PJD, ne cesse de perdre du terrain depuis le limogeage de deux de ses ministres, auquel s’ajoute aujourd’hui le départ de Charafat Afailal. Certains estiment impossible que le PPS puisse prendre une décision aussi radicale que celle de se retirer du gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani. Les conséquences ne pourraient en être que très lourdes pour un parti qui essaye de se restructurer avant les prochaines échéances électorales. La direction du parti du Livre n’a plus, ajoutent les mêmes sources, qu’à publier un communiqué dénonçant avec force la suppression du Secrétariat d’Etat chargé de l’eau et la perte, ce faisant, d’un poste ministériel.
Rappelons que c’est le ministre de l’Equipement, du transport et de la logistique, Abdelkader Amara, qui avait, dans un premier temps, proposé au chef du gouvernement de supprimer le Secrétariat d’Etat dirigé par Charafat Afailal et de le transformer en direction centrale. Il lui avait alors présenté un rapport d’audit interne sur ce département, rapport effectué par le secrétaire général du ministère et conforté par les conclusions de la Cour des comptes. Ce qui a poussé El Othmani à prendre cette décision, après avoir obtenu l’approbation du roi.