Contrairement à ce qu'il a récemment annoncé, le secrétaire général, Nabil Benabdallah, chercherait bien à rempiler à l’occasion du prochain congrès qui se tiendra en mai. Or, il fait face à une opposition «silencieuse» qui risque de plonger le PPS dans une crise sans précédent, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son numéro du lundi 19 mars. Mais le secrétaire général n'en a cure et envisage sérieusement un troisième mandat consécutif à la tête du parti.
Selon des sources citées par le journal, le secrétaire général n’aurait jamais caché son ambition de briguer un troisième mandat. Ses déclarations, qui ont été interprétées comme une volonté de prendre sa retraite, n’étaient, ajoutent ces mêmes sources, que «jeux de mots». «Le débat sur un troisième mandat n’a pas lieu d’être au PPS. C’est une question tranchée», a d'ailleurs déclaré Benabdallah, lors d’une réunion du comité central. De plus, indique Al Ahdath Al Maghribia, les statuts du parti n’interdisent pas au secrétaire général sortant de se porter candidat pour un troisième mandat.
En attendant, précise le journal, le parti est divisé. Au moins deux courants se sont déjà manifestés au sein de la formation. Il s’agit du courant baptisé «Nous arrivons», dirigé par l’ancien patron de la jeunesse, Said Fekkak, et du clan formé par les partisans de Nabil Benabdallah. Entre les deux, une grande majorité de militants ne se retrouve ni dans l’un ni dans l’autre. Ces derniers appellent ainsi à une refonte radicale du parti. Ils exigent également de l’actuelle direction une reddition de comptes et une évaluation objective de sa politique, surtout pour ce qui est des alliances du parti et de sa participation au gouvernement.
Cette majorité silencieuse de militants et cadres du parti reproche, de même, à l’actuelle direction d’avoir procédé à une purge au sein des instances locales et régionales du parti et d’avoir installé, ce faisant, ses partisans à différents postes de commande, aussi bien au niveau local qu’à l’échelle nationale.
Pour leur part, les proches du secrétaire général estiment que le débat sur un éventuel troisième mandat pour Nabil Benabdallah est prématuré. Et ce, pour la simple raison que les candidatures au poste de secrétaire général ne sont déposées que quelques heures avant le congrès. De plus, affirment les mêmes sources, Nabil Benabdallah n’a jamais ouvertement déclaré son intention de rempiler, malgré les nombreuses voix qui, au sein du parti, le poussent à le faire. De toute manière, affirme-t-on dans l’entourage de Benabdallah, son éventuelle candidature ne relèvera pas d'une ambition individuelle, mais d'une décision collective et concertée.