L’arroseur arrosé. La Cour des comptes (CC), chargée de s’assurer du bon emploi des fonds publics, aurait elle aussi des comptes à rendre. C’est en l’occurrence l’appel que vient de lancer une ONG nationale, l’Association marocaine de défense des deniers publics, et relayé par “Al Massae” dans son édition de ce lundi 16 novembre.
«Une première du genre… Un appel pour éplucher les comptes de la Cour des comptes», titre “Al Massae”, indiquant que plusieurs voix se sont élevées lors de l’assemblée générale de l’ONG en question pour contester l’argent considérable que coûterait aux contribuables l’établissement par les magistrats de Driss Jettou de rapports sans impact dissuasif significatif sur la dilapidation des fonds publics.
Dans un communiqué, diffusé à l’issue de la réunion de ses sections régionales, l’Association marocaine de défense des deniers publics a en effet estimé que les dépenses de la CC ne devraient pas rester à l’abri de tout contrôle eu égard à leur importance. Ils relèvent par la même occasion que les rapports établis par cette instance, quoique nécessaires, ne serviraient pas à grand-chose, leurs recommandations étant souvent restées lettre morte.
«La plupart des dossiers soulevés par la Cour des comptes ne sont pas déférés devant la justice, comme si l’objectif escompté de son travail était seulement d’établir des rapports» !
L’ONG, à l’origine de ce curieux appel, s’interroge sur l’issue des plaintes déposées auprès des institutions publiques, notamment le ministère de la Justice et des Libertés, accusé de ne pas interagir avec les doléances exprimées en dépit de leur bien-fondé et leur importance dans la lutte contre la dilapidation des deniers publics.
«Nous appelons à la mise en place d’une stratégie nationale multidimensionnelle pour combattre la corruption, le vol de l’argent public et en finir avec l’impunité», souligne le communiqué de l’ONG de défense des deniers publics.
Dans le même communiqué, l’ONG déplore la persistance de la corruption dans toutes ses manifestations et appelle à la mise en œuvre du principe constitutionnel de la reddition des comptes.