Les regards du monde entier sont rivés sur le Nigeria, qui se prépare à révéler ce lundi 30 mars le vainqueur de l’élection présidentielle, présentée comme la plus serrée depuis la fin des dictatures en 1999. Premier indice ayant surgi de l’opération de dépouillement des votes, le challenger du président sortant Goodluck, l'ex-général Muhammadu Buhari, musulman, 72 ans, aurait devancé Jonathan Goodluck dans pas moins de six régions sur neuf, creusant ainsi l’écart face à ce dernier. Mais les craintes restent de mise quant à des «interférences politiques» de la part du clan de Jonathan Goodluck pour renverser la tendance.
Le secrétaire d’Etat, John Kerry, avait mis en garde, samedi dernier, contre toute tentative de détournement de la volonté du peuple nigérian dont la majorité penche pour Muhammadu Buhari. Ce dernier est réputé intègre, contrairement au président sortant, Jonathan Goodluck, vivement contesté, au Nigéria comme à l’étranger, pour son laxisme envers la corruption qui fait des ravages dans le pays le plus peuplé d'Afrique (173 millions d’habitants). Pour rappel, Jonathan Goodluck s’est vu rejeter une demande d’entretien téléphonique avec le roi Mohammed VI, comme l’a annoncé dernièrement un communiqué du cabinet royal, démasquant une opération désespérée de «récupération électoraliste» compte tenu de l’estime dont jouit le souverain auprès de la communauté musulmane nigériane et africaine plus généralement.