Le procureur général du Roi près la cour d’appel de Fès a interdit à Abdelouahed Messaoudi, parlementaire élu du PAM et président de la commune de Taza, de quitter le territoire. Au même moment, le gouverneur de la province de Taza, Mustapha EL Maaza, le suspendait de sa fonction de président du conseil communal, rapporte Al Akhbar du week-end (28 et 29 septembre).
Selon certaines sources, cette décision est survenue après que le parquet a ordonné à la police judiciaire d’ouvrir une enquête sur des violations qu’il aurait commises durant sa présidence. Le 24 septembre, le gouverneur de la province a ordonné sa suspension après avoir déféré son dossier devant le tribunal administratif qui tiendra sa première audience le 10 octobre prochain.
Cette procédure fait suite à un rapport de l’inspection générale de l’administration territoriale concernant des «actes contraires aux lois et aux règlements en vigueur». Ladite commission, qui s’est rendue dans la commune en décembre 2023, a relevé des dysfonctionnements dans la gestion financière et administrative du conseil au cours de la présidence de Messaoudi. Il s’agit notamment de bons de commande et de marchés d’exécution de travaux accordés à certaines entreprises.
La commission a demandé des explications aux responsables de ces sociétés sur les origines des matériaux et du matériel utilisés dans la réalisation de ces travaux. Parmi les violations attribuées Abdelouahed Messaoudi, figurent notamment des infractions à la construction sans autorisation dont les dossiers ont été déférés devant le tribunal de première instance de Taza.
Un procès-verbal établi le 21 décembre 2023 par le caïd d’un arrondissement a relevé qu’une entreprise appartenant à Messaoudi avait commencé à creuser des fondations dans la zone industrielle sans autorisation légale, relaie Al Akhbar.
Auparavant, des plaignants avaient enjoint le gouverneur de la province de Taza à appliquer les dispositions de l’article 64 de la loi organique relative aux communes à l’encontre de Messaoudi à la suite du rapport accablant de l’inspection générale du ministère de l’Intérieur dont il avait fait l’objet durant le mandat précèdent. Le président de la commune de Taza est accusé d’avoir construit et exploité une école privée ainsi qu’une villa sans avoir obtenu les autorisations.