Mustapha Ramid, ministre de la Justice, réagira-il en ordonnant l’ouverture d’une enquête suite aux propos de Abdellah Bouanou, président du groupe PJD à la première chambre ? Samedi soir, lors du vote de la première partie du projet de loi de finances 2015, le député PJD de Méknès a accusé, sans les nommer, trois élus d’avoir touché des pots-de-vin de la part d’une société de tabacs pour un montant de 20 millions de dirhams. La sortie du député PJD est intervenue en réponse à l’intervention d’une élue de l’Istiqlal qui a pris la parole pour défendre une hausse significative de la taxe sur le tabac à rouler. Abdellah Bouanou s'est étonné du revirement de l’opposition sur le sujet, puisqu'elle s'était l'an dernier opposée à cette augmentation.
Pour conclure, le député a jeté un pavé dans la mare en révélant que trois élus avaient perçu, lors de la discussion de la loi des finances 2014, des pots-de-vin d'un montant de 20 millions de dirhams pour faire le lobbying d’une société de tabacs, à la suite d'une rencontre dans une villa de Casablanca. La réponse de l'opposition ne s'est pas faite attendre: Abdellah Bekkali de l'Istiqlal a accusé le député islamiste d'avoir caché "un crime". Il y a "complicité lorsque un crime n'est pas porté à la connaissance des autorités", a affirmé le député istiqlalien. Désolant spectacle, et affaire à suivre.
