Le procès des personnes interpellées lors des manifestations qui secouent, depuis plusieurs semaines, la ville d’Al Hoceima, a démarré mardi. La première audience, qui s'est tenue au tribunal de première instance de la ville, a duré environ vingt heures. Parmi les 31 personnes qui se trouvaient dans le box des accusés, seules sept sont poursuivies en état de liberté provisoire.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte l’information dans son édition de ce jeudi 15 juin, affirme que, lors de cette première audience marquée par la présence des familles des mis en cause, les avocats de la défense ont exprimé leur mécontentement contre le Parquet qui avait omis de présenter les résultats de l’expertise demandée suite aux violences subies par certains accusés. De même, certains avocats ont relevé l'absence de procès-verbaux de certains de leurs clients.
Al Ahdath précise d'ailleurs que les avocats ont demandé la suspension de tous les procès-verbaux et aveux arrachés sous la torture. Me Ziane a profité de l’occasion pour demander à la Cour de retirer du dossier toutes les photos et vidéos ne portant pas la griffe de la police judiciaire de la ville. Les photos et enregistrements vidéos en question montraient des jeunes s'attaquant aux éléments de la police à coups de pierres, entre autres actes de violence.
A ce propos, un communiqué de la Direction nationale de la sûreté nationale (DGSN), cité par le quotidien, a révélé que 300 agents de la police avaient été blessés, depuis le 28 octobre 2016, lors de leurs interventions dans la ville d'Al Hoceima et les zones urbaines relevant de son territoire.
A noter que le Tribunal de première instance de la ville a rendu son verdict mercredi soir et a condamné 28 jeunes gens, âgés de 18 à 25 ans, à 18 mois de prison ferme.