Hafid Derraji, commentateur sportif d’une chaîne de télévision qatarie, est connu par les Marocains davantage pour son animosité envers le Royaume que pour ses prestations professionnelles. Mais avant ce «journaliste» et tant d’autres à la solde de la junte militaire aux commandes à Alger, bien des professionnels de la presse comme de la radio ou de la télé ont marqué leur parcours par une haine viscérale envers le Maroc.
Dans un dossier que le quotidien Al Akhbar consacre à cette catégorie de journalistes dans son édition du 20 et 21 août, on apprend que «descendre» le Royaume est une véritable spécialité dans les médias algériens, que certains journalistes ont d’ailleurs pratiquée avec zèle.
En fait, explique le quotidien, les «tweets» hostiles au Maroc de Hafid Derraji ne sont en réalité que la continuation d’une politique menée, en la matière, par le pouvoir algérien depuis plusieurs décennies. Lors des sommets de l’OUA, devenue Union africaine, tout le monde sait que les équipes de presse qui accompagnaient les délégations algériennes étaient envoyées en réalité non pas pour assurer le couverture de ces événements, mais pour distribuer des tracts hostiles au Maroc et provoquer les journalistes marocains sur place. Ils en sont même arrivés à les attaquer physiquement, notamment lors du sommet de 1984.
La délégation de presse algérienne n’en était, pour ainsi dire, pas à son premier coup du genre, puisqu’en 1975 déjà, des hommes de la presse qui accompagnaient la délégation de ce pays à Genève, lors d’un sommet de l’ONU, ont agressé des journalistes marocains qui couvraient l’événement.
Cela dit, beaucoup d’Algériens connaissent certainement le journaliste Ahmed Boulaich, mais personne ne peut affirmer aujourd’hui s’il s’agit de son vrai nom. Celui qui signait avec ce nom s’était d’abord fait connaître en signant des articles dans la presse française, puis, après une brève absence, il est revenu sur scène après l’indépendance pour critiquer les actions du président Ben Bella, tout en mettant en avant celles du ministère de la Défense d’alors, un certain Houari Boumediene. Mais il est surtout connu pour avoir signé une série d'articles, en 1963, sur la guerre des sables louant des prouesses de l’armée algérienne qu’il a inventées, lui-même, de toutes pièces. Un peu plus tard, en 1965, ce journaliste s’est carrément spécialisé dans les attaques contre le Maroc qui traversait alors une période d’exception. Ce nom a définitivement disparu de la scène, juste avant la mort de Boumediene, en 1976.
Plusieurs décennies avant l’indépendance même de l’Algérie, souligne le quotidien, un autre journaliste algérien s’est fait connaître pour son animosité envers le Maroc. L’Algérien Benmassaoud, venu d’Oran, s’est installé d’abord à Rabat, et ensuite à Casablanca où il a travaillé dans le groupe «Mas». En 1929, il a publié dans «Le Casablancais», un article dans lequel il s’est attaqué à un personnage proche du Roi Mohammed V. Ce qui lui a d’ailleurs valu le premier procès en diffamation intenté à un journaliste au Maroc. Benmassaoud l’Algérien, c’est ainsi qu’il signait ses articles, s'est illustré pour ses attaques contre le mouvement nationaliste marocain. Son dernier article, qui est une couverture des manifestations contre le «Dahir berbère», remonte à 1933. Il y a ailleurs décrit les membres du mouvement national de «populace», avant de disparaître complètement de la scène.
De Belaid Abdessalam, une autre personnalité citée par le quotidien dans ce dossier, on retient surtout qu’il a été Premier ministre de 1992 à 1993, poursuit Al Akhbar. Mais ce que peu de gens savent, c’est qu’il était conseiller en communication de Boumediene, dont il était très proche avant de s’en détourner à la fin. Il est l’artisan de la campagne médiatique menée contre le Maroc en 1975. Alors qu’il n’était pas journaliste de profession, il a pu néanmoins orchestrer l’une des campagnes médiatiques les plus virulentes contre le Maroc. C’est d’ailleurs le seul point noir de la carrière de cet homme politique qui rêvait grand pour son pays, mais dont les projets se sont fracassé sur la réalité du pouvoir à la tête duquel se trouvait pourtant son ami Boumediene. Il n’en reste pas moins qu'il a été l’artisan de bien des transformations qu'ont connues les médias de son pays.
Bien entendu, dans les pays totalitaires, la presse est souvent mêlée, de gré ou de force, au renseignement. On doit donc évoquer le cas de l’attaché de presse de l’ambassade algérien à Rabat, Moukhtar Taleb. En 1966, écrit le quotidien, il était déjà présent dans toutes les activités officielles des membres du gouvernement du Maroc. Officiellement, il assumait la mission de correspondant de l’agence de presse officielle de son pays, mais en réalité, il était l’œil du puissant ministre de la Défense d’alors, Houari Boumediene, à Rabat. Les dépêches qu’il signait depuis son poste au Maroc étaient plutôt correctes, laisse entendre Al Akhbar, sans doute pour préserver sa couverture, mais on ne peut pas en dire autant sur les notes d’information et les rapports qu’il adressait directement au cabinet du ministre de la Défense.
Dans ce dossier, Al Akhbar parle également d’une expérience plutôt positive qui en dit long sur les rapports fraternels entre les deux peuples marocain et algérien. C’est l’épisode de la première radio algérienne qui émettait depuis... Nador. Les équipements ont été acquis puis acheminés depuis l’Espagne par des nationalistes marocains. Les premières émissions, deux heures d’antenne par jour, avaient lieu depuis une maison mise à la disposition du mouvement de libération de l’Algérie par un citoyen marocain. Depuis, pour éviter toute action hostile des services français, la radio a continué à émettre depuis une station mobile, montée sur un camion. Cette expérience, reniée par les gouvernants d’Alger, s’est poursuivie de 1956 à 1962 et a permis de former une poignée des meilleurs journalistes radio algériens.