Contrairement au leader de l'USFP, plusieurs voix socialistes ont commencé à s'élever pour s'opposer à la révision de l'article 47 de la loi fodamentale, qui stipule que “le Roi nomme le Chef du gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des Représentants et au vu de leurs résultats”.
Une dernière réaction, qui vise à placer au pied du mur Driss Lachgar, est venue du chef du groupe de l'USFP au sein de la Chambre des représentants, Amam Chokrane.
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Vendredi dernier, 10 mai 2019, lors d'une conférence de presse, le jeune socialiste a exprimé son opposition à la révision de l'article 47, -devenue une arme électorale en prévision des législatives de 2021-, contrairement à l'avis du chef de l'USFP.
"C'est mon opinion et celle de Lachgar qui s'opposent. Maintenant, il faut savoir que si l'USFP devait se prononcer sur ce sujet, il faut passer par les structures internes du parti, les seules habilitées à prendre au nom de l'USFP une décision finale à ce sujet", a lancé le député socialiste.
Cette précision de Chokrane traduit l'existence de voix discordantes au sein du parti sur la révision de l'articule 47.
Selon un autre dirigeant de l'USFP, qui a, lui, requis l'anonymat, plusieurs militants ont un avis divergent de celui de Driss Lachgar.
Contacté par Le360, le premier secrétaire de l'USFP n'a pas voulu répondu à de nombreuses sollicitations téléphoniques.
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La révision de l'article 47 vise à permettre au souverain de nommer, en cas de blocage dans la formation du gouvernement, une autre personnalité que celle du chef du parti venu en tête des élections législatives.
Sur ce point, Amam Chokrane a affirmé, lors de la conférence de presse qu'il a tenue, que la Constitution permettait au roi "d'autres dispositions appropriées pour nommer le chef du gouvernement, en plus de l'articule 47".
Le Parti de la Justice et du Développement, à la tête de la coalition formant la mjorité, qui semble particulièrement visé par cet appel à la révision de cet article constitutionnel, a promptement et durement réagi vis-à-vis de Driss Lachgar.
Ainsi, le ministre des Affaires générales et de la gouvernance, Lahcen Daoudi, l'un des leaders du PJD, a tenu à illustrer sa critique de l'avis du leader de l'USFP en comparant les avocats de cette réforme à des "cancres dans une cour de récréation, qui s’agitent parce qu’ils sont mécontents de leurs résultats".