La campagne de nettoyage menée par le général Hosni Benslimane au sein du corps de la gendarmerie royale prend une nouvelle dimension après la découverte de mafias oeuvrant dans la contrebande, notamment dans le Sud du pays. Cette découverte a donc révélé des failles. Ainsi, «samedi, le chef de la région de Guelmim-Oued Noun a été démis de ses fonctions, alors que trente-six gendarmes sous son commandement ont été mis en prison», rapporte Assabah dans son numéro de ce lundi 25 juillet.
Selon des sources du journal, tout a commencé mardi dernier, lorsqu’un groupe de la Brigade nationale de la gendarmerie royale, accompagné de responsables de Rabat, s'est déplacé à Agadir pour enquêter sur les mafias spécialisées dans la contrebande de carburants subventionnés et le trafic de drogues. «Ce groupe est arrivé jusqu’à la porte du Sahara pour entendre une dizaine de gendarmes et leurs supérieurs locaux», souligne le journal.
Les trente-six gendarmes arrêtés étaient affectés à Guelmim, Tan-Tan et Ifrane. «Ils constituaient les équipes en charge des barrages routiers de la région», ajoute Assabah. Aujourd’hui, tous sont accusés d’avoir monnayé leur silence.Les sources du quotidien affirment ainsi que l’enquête sur le terrain a donné lieu à des décisions allant de la mise à pied temporaire à l’accusation directe accompagnée de poursuites judiciaires. Des sanctions ont également été prises à l’égard de civils, dont des propriétaires de restaurants et aires de repos tout au long de la route nationale n°1, reliant la Mauritanie à Agadir, en passant par plusieurs provinces du Sud.
Les auditions de Guelmim-Oued Noun et Souss-Massa, précise encore le quotidien, ne sont que la partie émergée d’une enquête beaucoup plus vaste menée par la direction de Rabat. «De nombreux responsables, de différents grades et fonctions, sont régulièrement convoqués à Rabat pour y être entendus », ajoute le quotidien.
Le limogeage du chef de la région de Gulemim-Oued Noun, affirme d'ailleurs Al Akhbar, relèved’une vaste campagne de purge suite, notamment, à l’arrestation récente de deux douaniers qui avaient falsifié des documents pour permettre le passage de conteneurs transportant de la drogue via le port d’Agadir.