Plusieurs ministres, et particulièrement les «technocrates», se sont plaints auprès des leaders de la majorité des critiques acerbes dont ils font l’objet. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 12 avril, que des ministres ont ressenti une certaine déception en ne trouvant pas le soutien nécessaire même auprès de la majorité et des partis auxquels ils sont affiliés. Bien plus, ils se sont retrouvés dans le collimateur de l’opposition et de la presse faute de pouvoir donner des explications convaincantes sur les décisions qu’ils ont prises.
D’autres ont préféré fuir la confrontation avec les groupes de l’opposition dans les commissions parlementaires permanentes. Des membres du gouvernement se sont plaints d’être «interdits» de communiquer avec l’opinion publique lorsqu’ils ont demandé à ce que les travaux des commissions soient couverts par la presse. Certains d’entre eux ont proposé une plus grande ouverture sur les journalistes en évitant de recourir aux agences de communication et aux influenceurs.
Le quotidien Assabah rapporte qu'en revanche, des parlementaires ont demandé aux chefs des partis de la majorité d’élargir leur marge de liberté dans leur contrôle des actions des ministres. Une demande qui a été faite par les parlementaires du PAM et de l’Istiqlal qui sont habitués à débattre librement avec l’ensemble des ministres. Les mêmes sources soulignent que ces parlementaires ne sont pas assujettis au droit de réserve partisan qui les oblige à ne pas critiquer le ministre et à se contenter de le conseiller et de l’alerter avec «douceur».
Certains dirigeants de la majorité ont cru que la ministre de l’habitat, Fatima-Zahra Mansouri, aurait menacé de quitter le gouvernement lors d’un débat avec les parlementaires du PAM. Ce qu’elle a démenti lors d’une réunion de la majorité en affirmant que «la critique envers les ministres doit être constructive tout en veillant à défendre le gouvernement». Sinon, ajoute-t-elle, «il faut que le parti quitte l’Exécutif s’il s’avère qu’il est enclin à jouer sur les tableaux de l’opposition et de la majorité».