La coalition gouvernementale est menacée d’effritement. La crise qui la secoue ne fait en effet que s’aggraver. Après les différends opposant les deux principales composantes de cette majorité, à savoir le parti de la Justice et du développement (PJD) et le Rassemblement national des indépendants (RNI), une troisième formation politique de la même majorité, à savoir l’Union socialiste des forces populaires (USFP), est intervenue pour critiquer l’action gouvernementale, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce mardi 2 octobre. En effet, son premier secrétaire, Driss Lachgar, a tenu un discours très critique à l’égard de l’Exécutif, dont son parti fait pourtant partie, à l’occasion de la session ordinaire de son conseil national, tenue ce week-end à Rabat.
Driss Lachgar, précisent les sources du quotidien, ne s’est pas contenté de demander au chef du gouvernement de réunir sa majorité en vue de débattre des points de discorde et trouver un terrain d’entente pour affronter la rentrée politique et parlementaire en rangs unis. Il a sévèrement critiqué l’action du gouvernement, imputant la responsabilité des dysfonctionnements actuels au précédent Exécutif. Pour désamorcer la situation, Lachgar a présenté un plan social, prévoyant notamment une augmentation des salaires de 500 dirhams au lieu de 300 dirhams et des allocations familiales à 350 dirhams au lieu de 200 dirhams. Ce plan, que Lachgar compte présenter aux syndicats pour obtenir leur soutien, montre l’ampleur des divergences au sein du gouvernement qui a, à maintes reprises, clamé son incapacité à valider une telle offre.
Le premier secrétaire du parti de la Rose a également évoqué le malaise de la jeunesse, accentué dernièrement par le phénomène de l’immigration et l’augmentation du taux de chômage. Ce qui exige, a-t-il encore souligné, des mesures radicales de nature à assurer un décollage économique engendrant des emplois.
Cette sortie politique de Lachgar intervient après celle de Nabil Benabdallah, secrétaire général du parti du Progrès et du socialisme (PPS), également au gouvernement, qui avait demandé à El Othmani de nouvelles conditions et des réformes pour rester au sein de la coalition gouvernementale. Cette succession d'événements et de déclarations de leaders politiques de la majorité pousse à croire à l'imminence d'un séisme gouvernemental.