Quand le gouvernement se souvient des vertus de l’austérité

Une réunion du conseil de gouvernement.

Revue de presseDans une note adressée aux ministres et aux directeurs d’établissements publics, le chef du gouvernement appelle à la rationalisation des dépenses liées à la consommation d’eau et d’électricité, à la location de véhicules, aux frais de transport et de déplacement, ainsi qu’à l’aménagement des locaux administratifs. Cet article est tiré d’une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 20/03/2025 à 21h53

Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a adressé une directive aux ministres, directeurs d’établissements publics et hauts commissaires, les enjoignant à une maîtrise rigoureuse des dépenses publiques relatives au personnel afin d’optimiser l’efficacité de l’action étatique. Cette nouvelle instruction préconise une rationalisation budgétaire par le biais d’un inventaire précis des besoins réels en ressources humaines, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du vendredi 21 mars.

Le chef du gouvernement a insisté sur la nécessité de maîtriser les coûts dans plusieurs domaines clés: la consommation d’énergie, les transports et l’aménagement des bâtiments administratifs.

Ces mesures, selon certains observateurs, constituent une tentative tardive de juguler les dépenses après que le déficit budgétaire a atteint des niveaux préoccupants. Ce déficit, perçu par les observateurs comme symptomatique de la fragilité de la politique financière gouvernementale, révèle une incapacité à assurer la viabilité des finances publiques sans recourir à des mesures d’austérité abruptes.

La note de cadrage des propositions budgétaires pour la période 2026-2028 exige une réduction drastique des dépenses de personnel, condition sine qua non à la mise en œuvre des réformes engagées. Ces exigences témoignent, selon les mêmes sources, d’une planification gouvernementale lacunaire en matière de recrutement, contraignant l’Exécutif à corriger le tir par des mesures d’austérité qui ne traitent pas le fond du problème.

La directive recommande par ailleurs une actualisation de la structuration administrative des départements ministériels, afin de l’adapter à l’évolution des besoins en recrutement, évitant ainsi les doublons et les empiètements de compétences.

Le chef du gouvernement a mis l’accent sur l’amélioration de l’efficacité des investissements, en privilégiant les projets relevant d’instructions royales ou d’accords internationaux. Or, le non-respect des échéanciers relatifs aux grands projets d’investissement met en évidence, selon les observateurs, une faiblesse dans le suivi des engagements gouvernementaux.

Il apparaît que le gouvernement a pris conscience, sur le tard, du poids financier croissant que représentent les dépenses liées au parc automobile de l’État. En conséquence, la note recommande de réduire au strict minimum l’acquisition de véhicules et d’encourager leur utilisation conjointe par les administrations publiques, relaie Al Ahdath Al Maghribia.

Malgré ces mesures d’austérité, le gouvernement ambitionne une croissance de 4,1% en 2026, 4,2% en 2027 et 4,4% en 2028, tout en limitant le déficit budgétaire à 3% et le taux d’inflation à 2%. Ces objectifs, selon les mêmes sources, demeurent néanmoins particulièrement ambitieux, au regard des défis financiers auxquels le Maroc est confronté, et qui se manifestent précisément à travers ces mesures de rationalisation des dépenses.

Par Hassan Benadad
Le 20/03/2025 à 21h53

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