A l'approche de l’Aïd El-Kébir, nombreuses sont les associations assez proches des cercles politiques, parlementaires, voire des présidents de commune, qui font appel aux dons pour permettre aux familles les plus démunies de commémorer le sacrifice d’Abraham.
Une pratique qui, selon le quotidien arabophone Assabah, pose plus d’une interrogation quant à sa conformité à la loi. Certes, certaines voix électorales considèrent ces opérations de collectes de dons à but caritatif comme relevant de l’esprit d’entraide nationale et des valeurs de solidarité profondément ancrées dans les moeurs des Marocains, surtout avec l’approche de l'Aïd-El Kébir.
Si l’intention de départ est souvent louable, «plusieurs membres issus de milieux associatifs ignorent que ces actions de charité sont souvent récupérées politiquement», note le journal.
Assabah souligne que ces opérations de collecte de fonds sont régies par l’appel à la générosité publique. Une opération strictement encadrée par des dispositifs réglementaires, auxquels sont soumises par ailleurs les associations, à l’exception des entités d'intérêt public autorisées à organiser des levées de fonds auprès du public une fois par an, sans autorisation préalable. Et justement, «l’encadrement juridique de ces opérations de bienfaisance vise à lutter contre toute tentative de récupération qui les ferait dévier de leur objectif premier», explique au quotidien Rabii Chihab, membre actif d’une association.
Rappelons qu’un appel à la générosité publique ne peut se faire sans une autorisation préalable du Secrétariat général du gouvernement. A ce propos, les associations autorisées à organiser l’appel à la générosité publique sont tenues de présenter au SGG un compte rendu détaillé portant sur le déroulement de l’opération et précisant le montant des fonds collectés, dans un délai maximum de 60 jours à compter de la date d’achèvement de l’opération.
La loi N°004-71 relative aux appels à la générosité publique stipule, en effet, qu'«il ne peut être organisé, effectué ni annoncé d’appel à la générosité publique sans autorisation du secrétaire général du gouvernement». Nul n’est censé ignorer la loi, les acteurs politiques ne font pas exception.