Le gouvernement actuel continue de gérer le secteur de l’emploi de manière anarchique, en raison principalement de la multiplication des programmes et des querelles entre ministres au sujet de la tutelle de chaque programme.
C’est en ces termes qu'Assabah décrit, dans son édition du vendredi 8 avril, la situation du secteur de l’emploi, dans un contexte où le taux de chômage dans le pays s’inscrit en hausse, passant de 11,9% à 12,3% selon les données du Haut-commissariat au Plan.
Comme le fait remarquer le journal, chaque ministre semble focalisé sur son propre programme, «Awrach», «Forsa» et autres. Pourtant, lors de sa formation, le gouvernement s’est doté d’un outil pour assurer une cohérence dans les actions des ministres, à travers le portefeuille attribué à Mohcine Jazouli, ministre délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’évaluation des Politiques publiques.
C’est sur cette dernière attribution que le rôle de Mohcine Jazouli dans le dossier de l’emploi est évoqué. D’ailleurs, selon Assabah, le ministre délégué s'étonne que ce département ne soit pas sorti de sa réserve pour résoudre la problématique qui s’est posée entre les ministres se disputant la tutelle des programmes. La publication pose même la question de savoir si les collègues de Mohcine Jazouli dans le gouvernement se concertent avec lui avant de lancer leurs propres programmes.
Difficile de répondre à la question. Ce qui est en revanche plus facile, c’est de décrire les faits des derniers mois. Comme le rappelle Assabah, Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences a tenté de récupérer le programme «Forsa» dédié aux jeunes porteurs de projets, et ce parallèlement au lancement du programme «Awrach». «Une tentative» qui s’est traduite par un échec, selon le quotidien, puisque c’est finalement Fatima-Zahra Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire, de l’habitat et de l’urbanisme, qui a récupéré ce dossier à travers la SMIT dont elle assure la tutelle.
Que ce soit «Awrach» ou «Forsa», ces programmes ne méritent pas qu’une querelle entre ministres vienne les gâcher. Pour le premier, il cible près de 250.000 personnes sur deux ans, dans le cadre de partenariats avec des associations, des coopératives et des entreprises via des candidatures et des contrats de travail. L'objectif étant d'apporter des réponses immédiates aux répercussions de la crise sanitaire.
Ce programme s’inscrit également dans le cadre de son action d'accompagnement des jeunes hors du marché de l'emploi et de facilitation de leur intégration économique. Comme le rappelle le journal, une enveloppe budgétaire de 2,25 milliards de dirhams est allouée à ce programme.
Pour ce qui est de «Forsa», ajoute Assabah, il est doté d'une enveloppe budgétaire de 1,25 milliard de dirhams au titre de l’année 2022, et cible l’accompagnement de 10.000 porteurs de projets incluant tous les secteurs de l’économie, tout en assurant les principes d’équité régionale et de genre.