Décidément, la mère du jihadiste Thomas Gallay, arrêté le 18 février 2016 à Essaouira et purgeant depuis une peine d'emprisonnement ferme (6 ans), a épuisé toutes les voies de recours pour obtenir la libération de son fils. Ce dernier ayant été reconnu coupable du soutien financier et logistique d'une cellule terroriste démantelée par le BCIJ. Les recours tous azimuts de la mère de Thomas Gallay concernent médias, officines droits-de-l'hommistes, barreaux d'avocats, etc. Déterminée, elle s'est présentée, pas plus tard que samedi 11 août, devant la résidence d'Emmanuel Macron, en vacances au fort de Brégançon, en France, en brandissant une pancarte: "Secours à Thomas...". La manoeuvre semble lui avoir réussi puisqu'elle lui a permis d'attirer l'attention du chef de l'Etat français, qui l'a reçue et lui a promis de se charger de ce dossier.
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Seulement voilà: la démarche de cette dame, dont l'énergie et l'attachement à son fils sont compréhensibles, tout comme d'ailleurs n'importe quelle autre mère qui se bat pour libérer son enfant, bute contre un obstacle majeur: la justice d'un pays souverain et le passif assez lourd et vérifié pour lequel son fils se trouve emprisonné au Maroc depuis deux ans et demi.
L'émir aux yeux bleux, le pedigreeThomas Gallay, 37 ans, a été interpellé lors d'un coup de filet antiterroriste en février 2016 dans la ville d'Essaouira. Ingénieur en électronique, il avait mis, comme l'avait démontré l'instruction avec force preuves matérielles, son expertise au service de sa cellule (10 éléments au total) aussi bien pour visionner du contenu extrémiste et violent que pour sécuriser la logistique informatique du groupe.
A Essaouira, comme il l’a avoué lui-même, se tenaient chez lui des réunions d’embrigadement et des séances où il n’était question que d’allégeance à Daech et de glorification de ses actes criminels et barbares (autodafé du pilote de chasse jordanien, entre autres). Il n’est donc pas simplement question d’un individu qui aurait versé, sur une longue période, la somme de 70 euros, comme tentaient de le faire accroire sa mère et ses avocats qui sont légion, mais de faits qui sont de toute évidence extrêmement dangereux.
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A El Jadida, dans la planque de la cellule de Thomas Gallay, le BCIJ a saisi un arsenal d’armes suffisant pour décimer une ville: des fusils automatiques, des pistolets, des dizaines de munitions. Mais surtout des bocaux contenant une substance pouvant tuer un être humain en quelques minutes, quelle que soit la manière dont on la lui administre.
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Quant au caractère «expéditif» des procédures reproché aux autorités marocaines par son avocat, là encore, la vérité est tout autre. Le mis en cause a bénéficié de toutes les garanties légales. Le consulat général de France a été averti de son arrestation le jour même (le 18 février 2016). Le même jour, les enquêteurs lui ont fait savoir qu’il a droit à un avocat et il a pu voir Me Abderrahim Jamaï le 26 du même mois.
Lors des interrogatoires, les officiers de la police judiciaire lui avaient traduit tous les PV avant signature vu qu’il ne lisait, ni ne parlait la langue arabe.
Malgré tout, la défense et la famille de l'intéressé poursuivent leurs attaques contre les autorités marocaines, plus encore les autorités françaises.
Fait très significatif: le 5 janvier 2017, la mère de Georges Thomas Gallay a été reçue par la consule générale de France à Rabat. La réponse de la diplomate a été des plus claires: le consulat ne pouvait nullement intervenir dans ce genre de cas "dans un pays souverain dotée d’une justice indépendante".
Vu de l'Hexagone, l'on imagine mal que le président de la république française puisse intervenir auprès de la justice de son pays, en vue de demander le relâchement d'un justiciable, qui plus est impliqué dans des faits liés au terrorisme. Même si la peine d'une mère appelle à la compassion.